L’humanité rétrogradée de deux siècles en arrière en Libye. Elle entre dans une période noire avec les pratiques indignes et inhumaines d’une autre époque infligées aux migrants subsahariens vivant en Libye. En occurrence, il s’agit de la pratique esclavagiste en cours en Libye. En regardant la réalité en face, Jacques CHIRAC avait raison lorsqu’il disait : « dans l’histoire de l’humanité, l’esclavage est une blessure, une tragédie dont les continents ont souffert ». Voici donc que plusieurs décennies après l’abolition de l’esclavage la réalité a rattrapé les Africains. Qu’ont-ils fait de leurs indépendances ?
En effet, face au refus des Africains de se développer, d’innover afin de progresser, l’Afrique noire reste et restera toujours une proie facile pour les autres. Notre continent est reconnu et qualifié de continent de misère, de famine, de pandémie et toutes sortes de maladies. L’Afrique est dirigée par des leaders incapables, insouciants et corrompus.
Ces dirigeants ne sont pas en mesure d’offrir des emplois décents et un cadre de vie meilleur à leurs concitoyens. C’est ceux qui amènent la déception, la désolation, et le désespoir chez les jeunes Africains. Désorientés et méprisés par leurs dirigeants, la jeunesse Africaine manque cruellement de repère. C’est le cumul de toutes ces souffrances et de toutes ces privations qui vont que le 1/3 de la jeunesse de notre continent opte pour l’aventure, à la recherche de l’Eldorado. La Libye et le Maroc, frontaliers à l’Europe servent le lieu de transit pour ces migrants.
Cependant depuis la chute du guide Mohammar Kadhafi, la Libye est devenue une zone de non droit ou le trafique de tous genre s’amplifie, notamment le trafique des êtres humains. Les passeurs des migrants sont devenus des gens sadiques. Les jeunes braves pleines de vie et de rêve, en provenance de l’Afrique subsaharienne, sont entassés comme des esclaves, vivant dans des conditions inhumaines, dans des concessions aménagées par ceux qui sont sensés leurs faire traverser la méditerranée.
Avec le durcissement des conditions imposées par l’Europe, la traversée de la mer est devenue un parcours du combattant. Il faut non seulement chèrement débourser de l’argent au passeur mais aussi accepter toutes les conditions imposées par ceux-ci. Faut-il le rappeler que ces passeurs sont les Libyens donc des Africains. Ces passeurs Libyens, compte tenu de la position de l’Europe sur ce sujet, laissent certains de leurs concitoyens à vendre leurs frères Africains, en quête d’une vie meilleure, comme des animaux. Cette barbarie avilissante a heurté la conscience collective humaine, ce qui a provoqué l’indignation et la colère de la communauté internationale.
La déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948 stipule que : « Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude, l’esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes les formes », précise l’article 4 de la déclaration universelle. Actuellement ce principe est foulé aux pieds dans certains pays arabe du Moyen-Orient et surtout en Libye au vu et au su de la communauté internationale.
Même les fameuses organisations de défenses des droits de l’Homme, et les fameuses aides humanitaires comme la Croix-Rouge internationale n’avait jusque là rien fait. L’indifférence de ces organismes face à cet acte inhumain montre de plus en plus qu’ils ne sont là que pour servir des intérêts des occidentaux et non la communauté humaine toute entière. Les Africains doivent vigoureusement agir, cette situation doit interpeller chaque fils du continent de tout bord.
Car, face à l’injustice Martin luter King disait : que une injustice commise quelque part dans le monde est une menace pour la justice partout ailleurs. Posons- nous la question de savoir à qui la faute ? Les Africains sont perçus à l’international avant, pendant et après la colonisation comme des ‘’médiocres’’, des ‘’bons n’a rien’’, des ‘’misérables ‘’. Qu’avons-nous fait depuis ce temps pour changer cette perception de l’occident ? Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’Afrique n’a rien fait dans ce sens. En tout cas le continent africain ne peut pas être comparé à aucun autre continent du monde. Les autres continents se sont développés au fil des ans pendant que les Africains dorment et continuent à dormir.
Les dirigeants africains manquent de stratégies et de la volonté politique pour développer leurs pays respectifs. Le continent n’a aucune perspective à long terme. Car nos dirigeants sont gèrent eux aussi de façon opaque les ressources de leurs pays. Cette situation se passe au vu et au su de la société civile sans la moindre réaction de celle-ci. Cette société civile africaine oublie que ce monde évolue et se mondialise. Ceux qui ‘’se couchent sont morts’’ Comme l’affirme le Burkinabé KI SERBO. A quand cette société civile se réveillera-t-elle pour élire et veiller sur ces dirigeants ?
Les afro-pessimistes pensent que l’Afrique est un pré-carré des Occidents. Que ça soit la Camerounaise Axelle KIABOU qui a écrit que : « si l’Afrique refusait le développement ! », en passant par René DUPONT qui affirme que : « L’Afrique noire est mal partie », ou encore Nicolas SARKHOZY qui a affirmé à Dakar que : « l’Afrique n’est pas rentrée dans l’histoire». Nos écrivains et hommes politiques ont-ils raison de penser ainsi?
Excepté quelques pays qui demeurent des références comme le Rwanda, le Cap-Vert, et le Djibouti rares sont les pays africains qui sont en voie de l’émergence. Le continent africain est victime de ses dirigeants corrompus en panne d’aspiration politique claire pour son peuple, et une société civile analphabète qui pense qu’on doit décider tout à sa place. Cette société civile croit indéfiniment qu’elle est un supporter et non une actrice du processus. C’est ça l’Afrique, un eternel recommencement.
Seydou Diarra