A l’approche de la fête de Tabaski à Kayes, on aperçoit régulièrement des troupeaux de moutons un peu partout, notamment au niveau des carrefours et principales artères de la ville. Les clients peuvent se plaindre de tout, sauf de la pénurie de moutons car, les différents marchés de la ville sont suffisamment approvisionnés cette année.
En effet, la Région de Kayes est une zone d’élevage par excellence. Kalifa Dembélé est le directeur régional des productions et industries animales (DRPIA) de Kayes. Il rappelle que la région recèle d’immenses potentialités : un espace pastoral de près de 8.658.000 hectares dont 108. 805 aménagés à travers 6 périmètres pastoraux. L’effectif du cheptel est de 1.419.000 bovins, 978.320 ovins et 1.347.010 caprins.
De ce fait, la Région de Kayes occupe le quatrième rang au niveau national au point de vue de son effectif en petits ruminants. «Avec autant de potentialités, les populations de la région de Kayes ne devraient pas avoir de soucis pour les fêtes de Ramadan et de Tabaski», assure Kalifa Dembélé.
L’opération de vente promotionnelle de moutons qui se déroule dans la cour de la cité des rails depuis le 15 août 2018, vise à fournir à la population des moutons de Tabaski à moindre coût. Elle permet également de rehausser les revenus des éleveurs en supprimant la chaîne des intermédiaires et la grande spéculation. Les organisateurs de cette 9è édition qui prendra fin jusqu’au 20 août 2018, misent sur un objectif de 3.000 moutons vendus.
Les béliers retenus pour la vente promotionnelle sont classés en 3 catégories. La première catégorie (premier choix) marquée par la couleur verte, regroupe des animaux dont les prix varient de 80.000 à 110.000 Fcfa. Ceux de la deuxième catégorie qui se distinguent par le jaune, sont vendus à des prix allant de 60.000 à 80.000 Fcfa. Les prix des animaux de la troisième catégorie (marque rouge), vont de 40.000 Fcfa à 60.000 FCFA.
Ces animaux viennent de diverses communes : Kayes, Koussané, Séro-Diamano, Khouloum et Nioro du Sahel. Les clients choisissent donc les moutons en fonction de leur pouvoir d’achat. «C’est une opportunité qui permet surtout aux populations dont les revenus sont faibles à accéder à la viande de qualité et à des prix acceptables. Nous encourageons ce genre d’opérations. L’élevage étant une mamelle nourricière de notre pays, il n’est pas normal que l’on ne puisse pas avoir une viande de qualité», a commenté le gouverneur de la Région de Kayes, Baye Konaté, après avoir visité les différents enclos de la vente promotionnelle de moutons de Tabaski.
«Comme le gouverneur l’a souligné, c’est la solidarité. Nous voulons jouer notre rôle, créer des emplois. Nous souhaitons que l’Etat nous accompagne dans ce sens», a indiqué Moriba Diakité de Séro Djamano, cercle de Yélimané.
En face de la cour de l’élevage, se trouve le marché à moutons de Kayes N’Di, communément appelé «Dral» ou «Garbal». Ici, on assiste constamment à des scènes de marchandages entre clients et vendeurs. Youssef Dicko de Kayes N’Di fait partie des vendeurs. Il propose aux clients des moutons dont les prix vont de 25.000 à 70.000 FCFA. «Il y a des moutons à 25.000 , 40.000, 50.000, 60.000 FCFA. Pour le moment il n’y a pas de beaucoup de clients, on espère que le marché évolue dans les jours à venir», a-t-il dit.
Au centre ville de Kayes, certains vendeurs cèdent leurs moutons à des prix oscillant entre 40.000 et 60.000 FCFA. Le constat général est que les prix ne sont pas stables, tout dépend du marchandage selon qu’il s’agit d’un client pressé ou patient. Certains préfèrent attendre les derniers jours pour acquérir leur bélier.
Bandé Moussa
SISSOKO
AMAP-Kayes
Source: Essor