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Vaccin anti-covid-19 : La précieuse dose cherche preneur au Mali

Le seul moyen efficace contre la Covid-19 est la vaccination. Malgré tout, les Maliens ne semblent point se bousculer pour l’inoculation de la précieuse dose du vaccin pour se prévenir du Coronavirus. Manque d’informations ou de sensibilisation ? En tout cas, près de trois mois après le début de la vaccination, la moitié des 396.000 doses reçues par le Mali n’a pas encore été inoculée. Ce qui laisse planer des doutes sur l’efficacité de la campagne de vaccination anti-covid-19 dans notre pays.

 

Selon la sous-Direction lutte contre la maladie, section immunisation de la direction générale de la santé, les rrésultats cumulés provisoires de la campagne de vaccination contre la COVID-19 (1ère dose) à la date du 22 juin s’élevaient à 131807 doses inoculées. Quant aux résultats cumulés provisoires de la campagne de vaccination contre la COVID-19  (2ème dose), ils se chiffraient à la date du 22 juin 2021 à  46129 doses injectées. Ainsi, depuis le lancement de la campagne le 31 mars 2021, à la date du 22 juin dernier, la moitié des doses du vaccin AstraZeneca reçues par le Mali n’avait pas été inoculée.

Ces résultats cumulés provisoires de la campagne de vaccination contre la COVID-19 concernent le District de Bamako (J1à J 76 pour les communes de Bamako et J22 district de Sagabari, J20 district de Kayes, J31 district de Kénièba, J23 district de Kita, J8 district Yélimané et J3 district Oussoubidiagnia, Dièma J1 (Kayes), J12 districts de Koulikoro, J15 district de  Kangaba, J12 district de Kati et J28 district de Kalabancoro (Koulikoro), J35 district de Sikasso, Kignan J16, J3 pour le district de Bla,  J14 district Markala, J3 Barouéli, J10 San10, district Ségou J29, J5 Tominian, J4 district Niono et J12 district de Macina district de Gao J19, Ansongo J5 et Almoustrat J2 pour les premières doses.

Selon Seydou Baba Traoré, Directeur du Centre National d’Information, d’Education et de Communication en Santé (CNIECS), les fakes news et autres fausses informations ont beaucoup impacté sur la campagne de vaccination dans notre pays. « L’impact est négatif en ce sens que quand tu prends la vaccination avec AstraZeneca, il y a tellement de fakes news par rapport à ce vaccin. Ce vaccin vient de l’occident, si les occidentaux eux-mêmes doutent de la chose, ça amène les gens à réfléchir. Chez nous la vaccination devrait commencer par les médecins, là aussi, il y a eu beaucoup de réticence. Donc si les médecins refusent qui va accepter. C’est pourquoi, au niveau du CNIECS, nous avons décidé d’élaborer et diffuser des messages, fait le porte à porte.  Au CNIESC, face à la réticence soutenue par la désinformation, les fakes news, nous avons été obligés de déployer une batteries d’activités d’émission radio, Télé, animation publique, plaidoyer, sensibilisation pour sensibiliser les gens, afin d’amener les gens à accepter la vaccination.Mais le mal est fait. Les fausses nouvelles ont développé le scepticisme chez les populations dans une société à domination traditionnelle ».

Selon un membre du cabinet du département en charge de la santé, la difficulté majeure sur le terrain est le manque d’informations et de sensibilisation. « Quand on entame une campagne nationale de vaccination et lorsque la campagne se régionalise c’est-à-dire que l’opération se décentralise, les gens ont besoin d’une adaptation des messages compte tenu des réalités locales. Donc il n’y a pas eu de communication adaptée au départ pour chaque région, c’est maintenant que cela se fait et il faut du temps pour que cette communication produise l’effet escompté. Sinon dans certaines localités comme Nioro, le message a passé et beaucoup de gens se sont mobilisés », explique Markatié Daou du département de la santé.

Pour Dr Mamadou Coulibaly, médecin chef de Nkourala, district sanitaire de Sikasso, la mobilisation ne sera pas un problème. « Pour chaque compagne nous mobilisons la chaîne de mobilisation sous la coordination du développement social. Parmi les acteurs de la mobilisation nous avons les Relais communautaires qui sont des personnes de confiance, disponibles, écoutées et respectées dans la communauté. Ces Relais sont partout (quartier, villages). Personnellement, j’ai 16 villages et dans chaque village, il y a deux Relais (un homme et une femme). Il y a aussi les agents de santé communautaires, les agents de santé, les ASACO (organe de gestion des CSCOM), les acteurs communautaires (chef de village, Imam, le Pasteur).  On a aussi un comité de pilotage au niveau local constitué du maire ou son représentant, l’Imam, le Pasteur, les conseillers communautaires, un Relais, un représentant du groupement féminin. En cas de refus, c’est ce comité qui rencontre la personne et le convainc de se faire vacciner ».

Concernant la vaccination contre la maladie à coronavirus, Dr Coulibaly, le district sanitaire de Sikasso a commencé la campagne, mais pour le moment c’est au niveau des 11 CSCOM de la ville de Sikasso. « La vaccination au niveau des villages va se faire progressivement.  Dans les semaines à venir, les autres CSCOM recevront leurs lots de vaccins pour démarrer la campagne de masse au niveau local. Actuellement tous les 43 CSCOM du district sanitaire de Sikasso ainsi que tous les autres districts sanitaires de la région  sont dotés de ces frigos solaires sophistiqués grâce à un appui du Canada. Au départ la tranche d’âge c’était 30 ans et plus, mais il y a une note sortie la semaine dernière qui ramène la tranche d’âge 20 ans et plus. Les personnes exclues sont les femmes enceintes, les femmes allaitantes, les personnes sensibles à un des éléments du vaccin etc. ».

M. Aboubacar Cissé, patron de la communication à la CANAM, qui a reçu les deux doses nécessaires pour la vaccination pense que c’est une question de confiance. « Je l’ai fait par ce que c’est une politique nationale et je suis sûr que mon pays ne va jamais envoyer un vaccin qui ne serait pas bon pour sa population ».

L’étudiante Aïchata Konaté, en 3è année Santé à l’école de santé Le Bouctou, n’est pas du même avis. « J’ai participé en tant que stagiaire à la campagne d’enregistrement. Les gens étaient très réticents à se faire vacciner pour plusieurs raisons. Je les comprends et moi-même je ne me suis pas fait vacciner. Je ne fais pas confiance au vaccin en tout cas des doutes concernant le vaccin. C’est pourquoi je ne me suis pas fait vacciner. Peut-être que je vais le faire un jour, mais pour le moment c’est non ! », nous confie l’étudiante.

Ce qu’on peut retenir, c’est que le faible taux de vaccination au niveau national peut s’expliquer par le faible démarrage de la campagne de vaccination anti-covid-19 dans les régions particulièrement le niveau rural, mais aussi et surtout le scepticisme au niveau urbain développé par les fakes news et les histoires de théories de complots distillées ça et là au sujet du virus. En attendant, le ministère de la santé et du développement social et l’ensemble des acteurs doivent poursuivre les efforts pour une meilleure couverture du territoire.

Cet article est publié avec le soutien de JDH-journalistes pour les Droits Humains et Affaires Mondiales Canada.

Daouda T. Konaté

Source: mali24

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