Malgré les efforts faits ces dernières années pour bitumer et paver les rues, la poussière étouffe les habitants de la capitale
La cité des « trois caïmans » résume toutes les nuances des architectures locales séculaires. C’est une ville cosmopolite par excellence. La ville de Bamako est étirée sur les deux rives du fleuve Niger qui, du sud au nord. La cité est acculée à cinq collines tabulaires enfoncées dans une cuvette. L’ancienne ville coquette est recouverte en permanence de nappes de poussière d’où émergent au loin, la tour de « l’hôtel de l’Amitié », les minarets de la grande mosquée. La capitale malienne est demeurée un gros village, écrivait un visiteur étranger venu d’Occident dans une revue de voyage. Cet œil d’ailleurs ne pouvait mieux décrire la capitale malienne, pour qui la connaît. Malgré les efforts immenses des pouvoirs publics pour bitumer des voies, et des initiatives privées pour paver les rues, la poussière étouffe les habitants de Bamako. Elle envahit même les chambres à coucher. Mais pourquoi une telle pollution dans une ville moderne. Les Bamakois sont ils condamnés à vivre dans une brume permanente de poussière ? On serait tenter de répondre par l’affirmatif, au regard de la situation géographique même de notre pays. Le Mali est un pays sahélien dont les 2/3 du territoire sont désertiques. Les vents de sable soufflent en permanence. Elles projettent des particules qui restent en suspension dans l’atmosphère, explique Gaoussou Sacko, directeur national de l’assainissement, du contrôle des pollutions et des nuisances (DNACPN). Cet expert ajoute que même si on procède au pavage des rues et au bitumage des routes, Bamako sera toujours envahit par la poussière. Aujourd’hui, l’accessoire de protection nasale, le « cache-nez » est bien vendu dans la capitale malienne. Les vendeurs sont incontournables dans toutes les rues. La moto est aujourd’hui le moyen de transport le plus utilisé par les habitants de Bamako. Le seul moyen de protection efficace contre la poussière est le morceau de tissu bourré du « cache-nez ». Ce sont des produits locaux fournis par des artisans spécialisés. La poussière est partout dans notre environnement urbain : sous les meubles, les moutons sous le lit, dans les moindres recoins de nos maisons. Un coup d’aspirateur ou de balai, et le tour est joué. Mais le réel problème de la poussière à Bamako, se situe dans la rue et les lieux de rassemblement de masse comme les marchés, les places publiques, etc. Les dangers de la poussière. Le dépôt de poussière salit l’environnement professionnel et augmente les coûts liés à l’entretien des locaux. Sur les voies publiques, les balayeurs de rue s’activent les après-midi ou souvent tard dans la nuit pour faire disparaître le tapis de poussière qui recouvre le bitume. Ces braves hommes et femmes travaillent dans l’insécurité totale. Ils sont exposés à l’inhalation certaine de la poussière, car la majorité ne dispose d’aucun matériel de protection. Ainsi, de nombreuses activités professionnelles produisent des poussières. Sources de gêne et d’inconfort, les poussières peuvent, selon leur nature, provoquer la toux, des sécrétions nasales excessives, des larmoiements, des réactions allergiques (asthme) et des maladies telles que les bronchites ou les cancers, selon les spécialistes. Certaines allergies et maladies sont reconnues comme maladies professionnelles. La trachée et les bronches assurent le « dépoussiérage » de l’air qui arrive dans les poumons. Le mucus sécrété colle les poussières, et les cils vibratiles des cellules qui les tapissent refoulent comme un tapis roulant le mélange poussières et mucus vers la bouche, d’où il rejoindra l’estomac. Si les poussières inhalées sont trop importantes, les cellules ciliées ne peuvent pas les refouler. L’individu contracte alors des toux et des éternuements qui évacuent les poussières. Chez les fumeurs, par exemple, les cils vibratiles sont paralysés et ne remplissent plus leur fonction. Les poussières les plus fines sont les plus dangereuses. Elles échappent à ce système. Pour parer à cette menace, il faut intensifier la lutte contre la poussière dans la ville de Bamako et atténuer ses effets néfastes sur la santé publique. Des pistes de solutions sont actuellement explorées par les spécialistes. Au plan institutionnel, la création de deux départements, le ministère de l’Environnement et de l’Assainissement et le ministère de l’Urbanisme et de la politique de la ville offre une garantie. Mais ils devront inscrire le problème dans leur priorité. Techniquement, Il s’agit d’entreprendre des travaux d’aménagement de voies publiques, d’espaces verts et le pavage des rues pour atténuer les nuisances causées par la poussière dans la capitale malienne. Et maintenir la bonne santé des Bamakois.
C. A. DIA
5è rapport du GIEC : Le réchauffement climatique est « sans équivoque »
Le président du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC le Dr Rajendra Pachauri, six ans après le 4ème rapport, a présenté le Volume 1 « Changement climatique 2013 : les éléments scientifiques » du 5e rapport d’évaluation], suite à l’adoption du résumé à l’attention des décideurs. Consacré aux « éléments physiques du climat », ce volume 1 évalue les aspects scientifiques du système climatique et de l’évolution du climat. Décryptage et synthèse d’un bouleversement colossal largement sous-estimé. Ce premier volume présente les faits, tels qu’ils sont observés et étudiés à travers le monde par des milliers de scientifiques. Ainsi, plus de 9 200 études ont été passées en revue par des milliers de contributeurs, relecteurs, auteurs et coordinateurs provenant de près de 40 pays différents. Ce rapport apporte de nouveaux sur la base de nombreuses analyses scientifiques indépendantes d’observation du système climatique, d’archives paléoclimatiques, d’études théoriques jusqu’aux simulations climatiques pour modéliser notre climat futur. Objectif : fournir aux décideurs et au grand public un état des connaissances consensuel sur le changement climatique. Les observations du système climatique s’appuient sur des mesures directes, sur la télédétection à partir de satellites ou via d’autres outils. Aujourd’hui, pour le GIEC, « Il est extrêmement probable que l’influence de l’homme a été la cause principale du réchauffement observé depuis la moitié du XXe siècle. Les preuves sont multipliées grâce à l’amélioration et à la prolifération des observations, à une meilleure compréhension des réactions du système climatique et à l’amélioration des modèles du climat. Le réchauffement du système climatique est sans équivoque et, depuis 1950, on observe dans ce système de nombreux changements sans précédent à une échelle temporelle allant de quelques décennies à plusieurs millénaires. ». Depuis les années 1950 beaucoup de changements sont intervenus dans le système climatique : l’atmosphère et les océans se sont réchauffés, l’étendue et le volume des neiges et glace ont diminué, le niveau des mers s’est élevé, les concentrations des gaz à effet de serre ont augmenté. Chacune des trois dernières décennies a été successivement plus chaudes à la surface de la terre que toutes les décennies précédentes depuis 1850. Dans l’hémisphère nord, la période 1983-2012 a été probablement la période de 30 ans la plus chaude depuis 1400 ans ! C’est-à-dire depuis l’optimum climatique médiéval (950 à 1250 après JC). Pratiquement l’ensemble de la planète Terre a connu un réchauffement estimé à environ 0,85°C depuis 1880. A l’échelle du globe il est très probable que le nombre de journées et nuits froides a diminué et que le nombre de journées et de nuits chaudes a augmenté. Il est probable que la fréquence des vagues de chaleur ait augmenté sur une grande partie de l’Europe, de l’Asie et de l’Australie. Par contre, le degré de confiance reste faible quant à quant au rôle des activités humaines sur l’intensité et la durée des sécheresses ainsi que sur l’augmentation de l’activité des cyclones tropicaux. Les précipitations En moyenne sur les régions terrestres des moyennes latitudes de l’hémisphère nord les précipitations ont augmenté depuis 1901 avec un degré de confiance plus élevé à partir de 1951. Source notre -planète.info