Le Musée national du Mali abrite depuis hier un atelier international sur le thème de la « Gestion des musées en situation de crise ». La session de cinq jours est organisée par le Musée national en collaboration avec la Smith Institution de Washington (USA), le Conseil international des musées (ICOM) et l’UNESCO. Elle va plancher sur la gestion et la prévention des risques, l’élaboration d’un plan d’urgence et de sécurisation des musées. Les participants discuteront également de l’implication des communautés dans le processus muséal comme moyen de conservation et de protection du patrimoine et du rôle des musées dans les situations de post conflit.
Prennent part à la rencontre, les directeurs des musées de Gao, de Sikasso, du District de Bamako, de l’armée, le chef de la Mission culturelle et le directeur du Centre Ahmed Baba de Tombouctou, les responsables des projets « musée » de Bandiagara et de Djenné et quatre représentants du Musée national du Mali. Signe de l’importance des sujets débattus, de l’étranger sont venus les directeurs des musées du Bénin, du Burkina Faso, de Côte d’Ivoire, de Guinée Conakry, de Mauritanie, du Niger, du Sénégal et du Togo.
Le nord de notre pays a été occupé pendant de longs mois par des groupes terroristes qui se sont illustrés notamment par la destruction du patrimoine culturel comme des monuments, des musées, des manuscrits, etc. Bruno Maïga, le ministre de la Culture, constate à ce propos qu’au delà des régions sous occupation la menace sur le patrimoine a été ressentie sur l’ensemble du territoire.
Pour le ministre, il est indispensable de mettre en place des stratégies préventives face à ces dangers. A cet effet, estime Bruno Maïga, nos institutions doivent se doter de plans de gestion de risques. Les exemples sont nombreux dans le monde de pertes de collections irremplaçables faute d’avoir pu ou su mettre en place des stratégies de prévention efficaces.
Le deuxième aspect qui tient à cœur au ministre de la Culture et sur lequel il a attiré l’attention des participants, est le rôle des communautés. « Nos musées sont trop souvent coupés des communautés dans lesquelles ils sont implantés. Cette situation est préjudiciable à toutes véritables bonnes stratégies de protection du patrimoine, en particulier dans des situations de crise, a souligné Bruno Maïga qui a souhaité que l’atelier définisse des orientations claires permettant à nos musées d’être des acteurs dans le processus de réconciliation nationale. Le ministre est, en effet, convaincu du rôle déterminant de la culture dans le processus de dialogue.