Albinisme et information : quels défis pour les femmes au foyer au Mali ? C’est sur ce thème de mémoire conçu en un magazine de 26 minutes que notre collègue, Fatoumata Coulibaly (journaliste-reporter) a soutenu son mémoire de fin d’études en Master professionnel en journalisme, le 3 août 2021 dans la salle informatique de l’Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest (UCAO-UUBa),. C’était devant un jury composé de M. Magma Gabriel Touré et de M. Moctar Barry. Elle avait comme Directeur de mémoire Dr Alexis Dembélé. Une soutenance sanctionnée par les félicitations du Jury avec la mention très bien.
A l’UCAO comme dans toutes les grandes Universités, la formation s’achève par la réalisation d’un mémoire. C’est dans ce cadre que notre collègue, Fatoumata Coulibaly, journaliste-reporter à la rédaction de ‘’Le Sursaut’’ avait pour mémoire à présenter, un magazine, accompagné d’un résumé de 30 pages sur l’Albinisme et information : quels défis pour les femmes au foyer au Mali ?
Le choix de ce thème a été un travail d’initiation à la recherche. Il n’a pas été choisi par hasard. C’est partant de plusieurs vécus qu’elle a décidé de se pencher sur ce thème. Cela en raison du fait que les associations et les medias s’intéressent le plus souvent sur les cas d’enlèvements et d’assassinats des personnes atteintes d’albinisme, en accordant peu d’importance aux cas des femmes qui sont victimes de maltraitance au foyer. Ce mémoire a été donc l’occasion pour Fatoumata de briser le silence autour de la problématique, mais aussi de pouvoir donner la chance à ces femmes de s’exprimer.
Force est de reconnaitre aujourd’hui être albinos n’est pas chose aisée en Afrique particulièrement au Mali eut égard à la complexité du phénomène de discrimination dans la société. Selon Fatoumata Coulibaly dans sa présentation, ce handicap peut être source de difficultés surtout lorsqu’il s’agit de la vie de couple de femmes atteintes d’albinisme. « C’est une autre réalité. Elles sont objet de violence au foyer à cause de plusieurs préjugés autour du mythe d’albinisme » dira-t-elle pour justifier le choix de son thème de mémoire. Dont l’élément réalisé à cet effet pourra permettre à la société de bien comprendre que l’albinisme n’est pas une maladie c’est plutôt une anomalie génétique qui affecte la pigmentation et se caractérise par un déficit de production de mélanine. Ce qui explique la fragilité de leur peau.
Devant le jury, en entrant de plein pied dans le sujet de son mémoire, Fatoumata Coulibaly dira que le mariage des femmes albinos, constitue un sujet de débat dans la société malienne où cette union est souvent contestée par la famille de l’homme, privant au couple, le pouvoir de décider sur leur propre sort.
« Une femme albinos a peu de chance de se marier par un homme non atteint d’albinisme. A travers ce comportement ce dernier croit à tort qu’il peut par ce mariage avoir des enfants albinos. Ignorant que le croisement d’un homme normal avec une femme albinos a beaucoup de probabilité de donner naissance aux normaux » a-t-elle expliqué.
En effet, cette discrimination, dira-t-elle, est due au fait que la victime est d’abord moins socialisée pour plusieurs raisons. Notamment, la considération chez certaines familles qu’épouser une albinos c’est d’apporter du malheur. En outre, certains hommes se marient avec une albinos pour profiter de leurs cheveux, ongles et autres parties du corps. Qui, selon eux, peuvent apporter du bonheur. Une fois au foyer, si les choses ne seront pas à hauteur de souhait, le mariage sera rompu.
De ce fait, cette situation empêche certaines femmes albinos désespérées d’avoir une vie conjugale paisible. Cette exclusion approprie aux personnes atteintes d’albinisme des ondes négatives.
En somme, ce mémoire plein d’émotion s’est articulé autour de trois points essentiels, à savoir : l’approche conceptuelle (les violences que ces femmes subissent au foyer) ; l’approche méthodologique(le choix des intervenants), information sur l’albinisme (cause, conséquence et solution).
A l’issue respectivement de la présentation de l’étudiante, les questions-réponses des membres du jury et la projection du film de 26 minutes, l’étudiante Fatoumata Coulibaly a reçu les félicitations du jury avec la mention très bien. Un honneur partagé par toute la rédaction du ‘’Le Sursaut’’.
Par Fatoumata Coulibaly
Source : LE SURSAUT