«Quiconque taquine un nid de guêpes doit savoir courir », disait une vieille sagesse. La mort d’une dizaine de djihadistes lors d’un raid de la force française Barkhane près de la frontière algérienne se répercute sur la population et les militaires.
En effet, très soupçonnée par la population pour complicité avec le groupe séparatiste CMA dans l’affaire du Nord, la force française Barkhane s’est vaillamment rachetée en annonçant la mort des djihadistes dont le bras droit du Chef terroriste du groupe JNIM ( Nustra Al Islam Wal Muslimin) d’Iyad Ag Ghali, une nouvelle qui fût beaucoup acclamée par les médias telle une véritable annonce festive. Mais, qui aurait cru une telle suite ? La mort des djihadistes semble donner un nouveau ressort à la recrudescence du phénomène d’insécurité dans la Région. Après l’assassinat d’un agent des eaux et forêts par des bandits armés, six autres soldats maliens ont péri suite au passage de leur véhicule sur une mine antipersonnel 24 H après à Dioura selon l’armée.
Ensuite, un Sous-officier de la Garde nationale, Abdou Touré, a été tué par des individus armés non loin de la mosquée Kowet, à Gao, selon une source indépendante.
Quelques heures après la mort de certains civils au cours de l’opération »Dambé », à Sokolo selon le communiqué du Gouvernement, quatre Casques bleus ont aussi péri dans l’explosion d’une mine sur l’axe Boni-Douentza. Aucune revendication n’a été faite jusque là par les auteurs de ces attaques dont le Secrétaire Général de la MINUSMA, Mahamat Saleh Annadif, qualifie de »lâche » dans un communiqué. «Le Secrétaire Général condamne fermement l’attaque dans laquelle quatre Casques bleus bangladais ont été tués et quatre autres gravement blessés aujourd’hui dans la Région de Mopti. Cet incident intervient un jour après que six membres des Forces armées maliennes ont été tués par une autre attaque à l’engin explosif improvisé dans le Centre du Mali », lit-on dans le Communiqué.
Près de 100 morts depuis le début 2018, la situation sécuritaire demeure toujours préoccupante. Aujourd’hui, les Maliens tout comme les Burkinabè ne savent plus à quel saint se vouer.
Après la découverte du corps sans vie d’un jeune à Gao, au bord du fleuve, les populations sont descendues dans les rues pour dénoncer la recrudescence du phénomène d’insécurité dans leur Région.
Décidément, rien ne semble changer au plan sécuritaire depuis l’arrivée d’IBK à la tête du pays. Des nuées de condamnations et de promesses par le Gouvernement, mais rien de concret. Ce, malgré la présence de 11.000 Agents onusiens épaulés par les forces africaines et françaises plus les FAMA.
Que cache-t-on juste aux Maliens dernière ces coups ?
Le Premier Ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, lors de son passage à Mopti, après l’attaque de Boni et de Soumpy qui ont fait une trentaine de morts, avait annoncé le redéploiement de 4000 Soldats des FAMA avec un demi-milliard de francs CFA dans les zones hors contrôle faisant ainsi, un visage prométhéen, une déclaration de guerre à tous les djihadistes. Ces propos de SBM resteront-ils sans effets ? Au moins, cinq mois avant les scrutins présidentiels, il faut le dire, la situation réelle du terrain dégage un relent trop dubitatif sur la tenue des élections présidentielles à la date du juillet 29 prochain. Le Président IBK et son Gouvernement, avec ces attaques répétitives, pourront-ils réaliser ce rêve des Maliens indignés ? Le temps nous en dira plus !
Seydou Konaté, Stagiaire
LE COMBAT