Selon une qualification universelle la mère est par nature un être unique incomparable et irremplaçable, cependant ce trésor n’en demeure malheureusement pas autant pour d’autres. L’histoire dont vous découvrirez est une illustration du contraire de ce statut universel dédié à la mère.
Ce récit est la réalité d’une vieille dame qu’on nomme Nah pour garder l’anonymat sur son identité, elle habitait un quartier du centre-ville de Bamako avant de déménager dans sa nouvelle habitation. Cette mère de la soixantenaire a eu droit qu’à un fils unique dans son mariage que nous identifions par KS.
Comme toutes les mamans, Nah a été dévouée pour la cause de son fils afin de lui préparer un avenir meilleur après le départ prématuré de son feu mari. Elle a réussi son pari car KS a fait de bonnes études et évolue actuellement dans un département étatique comme cadre supérieur.
KS et sa mère ont toujours entretenu de bonnes relations mère-fils jusqu’au mariage de ce dernier. A entendre notre source, depuis l’union de KS avec sa femme, Nah a remarqué un désintéressement de son fils à son égard ; pour elle la femme est l’unique responsable de cette distance. La vieille voyait cela d’un très mauvais œil, et ce fut le début de petites querelles avec la femme de KS.
Ces petits conflits devenaient de plus en plus fréquents et interféraient dans pratiquement tout, ce qui obligeait KS à être constamment dans la médiation. En effet avec le temps, KS a fini par se convaincre que les reproches de sa mère ne sont autres que des crises de jalousie ; en conséquence, il ne prenait plus en compte les réclamations de la vieille.
Cette neutralité de KS a fait basculer les choses au cauchemar, pour la simple raison que Nah à l’instar de la plupart de nos vieilles personnes, suivait un régime sans sel.
A cause de leurs malentendus, lorsque KS part au travail sa femme fait exprès de ne pas suivre les instructions par rapport au régime de la vieille en lui servant son plat avec sel.
Suite à une série de dénonciations sans issue, Nah a gardé son déjeuner pour faire gouter à son fils, afin qu’il témoigne des pratiques de sa femme.
A sa grande surprise KS affirme que c’est impossible que cela soit l’œuvre de sa femme, qu’elle est incapable d’une telle chose.
Déçue par la réaction de son fils Nah a attendu le départ de KS le lendemain pour partir de la maison.
Après de longues heures de marche, son état de santé ne lui permettait pas de continuer, elle a pris refuge sous un arbre pour se reposer, pendant qu’elle dormait un homme qu’on identifie par Seybou revenant du travail l’a dépassé, le lendemain en allant au travail l’homme l’a encore aperçu au même endroit, il a compris qu’elle y a passé la nuit, il l’a approché pour lui demander car elle n’avait pas l’air d’une mendiante. Ainsi, elle a raconté son histoire à seybou en lui confessant qu’elle préfère attendre la mort sous l’arbre que de retourner chez son fils.
Seybou, écœuré par l’histoire lui garantit qu’elle est et demeurera la mère que lui n’a jamais eue car il a perdu la sienne à son jeune âge. Pour lui cette mère est un cadeau du ciel. Il l’a amené chez lui et fait le nécessaire pour la mettre dans les meilleures conditions.
Pour se protéger contre d’éventuelle accusation pour kidnapping, Seybou a demandé à sa nouvelle mère un contact autre que celui de son fils. Elle lui a donné un calepin où se trouvait le numéro d’un ami de son fils aussi cadre dans un grand centre hospitalier de Bamako.
Seybou le nouveau fils de Nah est rentré en contact avec l’ami de KS, il lui a expliqué la situation en guise de témoignage, il a également promis à ce dernier de lui donner les nouvelles de la vieille une fois dans le mois, quitte à lui de les partager avec son ami KS ou pas, dans tous les cas il les défend d’essayer de le contacter car quoi qu’il en soit la vieille ne partira jamais de chez lui, conclut Seybou.
Ceci met fin à ce chapitre de l’histoire « Nah et son fils ». Nous vous revenons dans nos prochaines publications avec la suite de l’évolution de l’histoire de Nah, ici sur votre site préféré.
