Après Bruxelles, le Premier ministre malien était vendredi à Paris pour rencontrer Laurent Fabius. Les deux hommes ont fait le point sur l’état des chantiers pour relancer le pays, et l’état des financements internationaux. Ils ont également parlé sécurité, notamment la situation dans le Sud de la Libye, en train de devenir le nouveau centre du terrorisme sahélien.
La semaine dernière, le chef d’état major des armées françaises avait plaidé pour une intervention militaire dans cette zone. Le Niger voisin a même déclaré que Paris et Washington devaient assurer le service après-vente de leur opération contre Kadhafi en 2011.
« Les puissances qui sont intervenues en Libye pour renverser le colonel Kadhafi, à la suite de quoi la Libye est devenue aujourd’hui le principal sanctuaire terroriste, doivent faire le service après-vente. Et dans le cas de ce service après-vente, il est tout à fait légitime que la France et les Etats-Unis interviennent pour éradiquer la menace terroriste dans le Sud de la Libye », avait déclaré le ministre nigérien de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Massoudou Hassoumi, dans un entretien à RFI.
La Libye, elle, s’oppose à toute intervention sur son territoire. Même chose pour Paris. Laurent Fabius préfère un renforcement de l’Etat libyen. « Il n’est pas envisagé d’intervention militaire », insiste le ministre français au micro de RFI. L’analyse de la France est, « qu’il faut conforter la stabilisation de la Libye », continue Laurent Fabius, qui dit avoir « écrit au Premier ministre [libyen] – Ali Zeidan – pour lui proposer un certain nombre d’initiatives. »
Quelles initiatives ? Mystère. Laurent Fabius a néanmoins promis de mobiliser ses partenaires en mars, lors de la conférence ministérielle internationale de Rome, le 6 mars prochain. « Nous examinerons ce qu’il est possible de faire pour aider nos amis libyens », a-t-il fixé, affirmant que « les grands pays de la communauté internationale souhaitent qu’il y ait une stabilisation de la Libye. Ce que nous avons connu au Mali, ce que nous connaissons ailleurs, nous montre qu’il ne faut pas se laisser s’enkyster une situation. »
Une situation sécuritaire qui inquiète toute la région. Les pays frontaliers, mais aussi le Mali. « Avec une forte mobilité des groupes armés qui sont installés là-bas, qui peuvent rejoindre le Nord-Mali dans un délai très court, l’enjeu direct, c’est de reconstituer des capacités qui nous permette de sécuriser notre territoire », insiste le Premier ministre malien, Oumar Tatam Ly.
Une mission européenne est en cours pour fournir conseil et formation dans la gestion des frontières. Un programme décrit comme une « rustine » par la diplomatie nigérienne.
SOURCE / RFI