Selon le bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU au Mali (OCHA Mali) la situation humanitaire du pays va de mal en pis. En raison des attaques terroristes et des affrontements à caractère communautaire, le nombre de victimes ne cesse d’augmenter. Déjà, 600 civils ont trouvé la mort depuis le début de l’année. En plus, le nombre de déplacés internes fuyant les violences ne fait que croitre. La situation est plus dramatique dans les régions de Ségou et Mopti, où de 18 000 déplacés enregistrés en mai 2018, actuellement ils sont plus de 70 000. Soit une augmentation de 58% du nombre total de déplacés internes dans le pays estimé à 120 000.
Actuellement, de nombreux villages sont en train de se vider de leurs populations dans la région de Mopti. Ici, il n’y a pratiquement plus de services sociaux de base. Près de 65% des 926 écoles fermées dans le pays pour des raisons essentiellement liées à l’insécurité se trouvent dans la région de Mopti où plus de 179 000 enfants sont privés de leur droit fondamental à l’éducation. En outre, les besoins en abris figurent parmi les priorités dans le centre pour les personnes déplacées internes et les familles vivant dans les zones inondables pendant cette saison des pluies.
En début de l’année, les partenaires ont lancé un Plan de Réponse Humanitaire intégrant les projets qu’ils prévoient de mettre en œuvre dans les secteurs des abris et des biens non alimentaires, de l’eau, l’hygiène et l’assainissement, de l’éducation, de la nutrition, de la protection, de la santé et de la sécurité alimentaire. Ainsi, au 30 juin, 73 millions de dollars US, soit 25 pour cent des 296 millions requis à travers ce plan, ont été mobilisés pour assister 3,2 millions de personnes dont 70 pour cent se trouvent dans les régions de Mopti et Ségou. Le manque de fonds affecte aussi bien les zones accessibles que les zones difficiles d’accès.
Massiré DIOP
Source: l’Indépendant
