PARIS (Reuters) – Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire à la suite de mouvements suspects sur les comptes d’une société de commerce en ligne, Blue Sugar, appartenant à l’homme d’affaires Bernard Tapie et à son fils Laurent, écrit Le Parisien samedi.
Contacté par Reuters, le parquet de Paris a indiqué ne pas être en mesure de confirmer cette information.
“Selon nos informations, Tracfin, la cellule antiblanchiment du ministère des Finances, vient de procéder à un signalement pour cause de mouvements de fonds suspects sur les comptes de cette société. Dans la foulée, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire”, peut-on lire dans l’édition de samedi du Parisien.
Egalement contacté, un avocat de Bernard Tapie a dit ne pas être informé.
Ce nouveau dossier n’a pour le moment aucun lien avec l’affaire Adidas, qui avait entraîné en juillet la mise sous séquestre par la justice des biens de Bernard Tapie, ajoute le quotidien.
Le journal dit avoir contacté l’homme d’affaires qui nie connaître cette société.
“Pourtant, Blue Sugar, appelé un temps Showpingdeals, appartient bel et bien au groupe BLT Deals, dont le siège est rue de Penthièvre, dans le VIIIe arrondissement de Paris, et dont les propriétaires ne sont autres que Bernard Tapie et son fils Laurent”, ajoute Le Parisien.
Laurent Tapie a déclaré qu’il était tout à fait possible que son père ne connaisse pas Blue Sugar, une société dans laquelle Bernard Tapie détient une participation minoritaire de 25% et dont il n’est pas le dirigeant mais un investisseur “dormant”.
“Mon père est investisseur dans GBT Events qui est la filiale du groupe Tapie dans laquelle nous sommes lui et moi à 50%. Je la dirige intégralement. C’est moi qui m’occupe de cette société, elle a plusieurs participations. Il ne les connaît pas toutes par coeur”, a déclaré Laurent Tapie sur i>TÉLÉ.
“Ça va aboutir, comme toutes les enquêtes qui sont faites depuis un an et demi sur mes sociétés, sur la même chose, c’est-à-dire rien”, a-t-il ajouté, se disant victime d’un complot.
“Depuis qu’il y a eu une alternance politique, mes sociétés ont vu se succéder dans nos locaux les inspecteurs du fisc (…) de la Cnil, des douanes, la police et maintenant, il va y avoir Tracfin; il ne manquait plus qu’eux”, a-t-il dit, citant aussi la répression des fraudes (DGCCRF) et la direction du renseignement de la Préfecture de Police de Paris (DRPP).
D’autre part, Blue Sugar ferait l’objet de nombreuses récriminations de ses clients, selon le Parisien, soulignant que certains ont pris contact avec des antennes de l’association de consommateurs UFC-Que choisir.
L’Etat français a récemment décidé d’attaquer Bernard Tapie d’affaires au civil pour “faute” dans le dossier de l’arbitrage controversé de son litige avec le Crédit lyonnais sur la revente d’Adidas, selon le journal Le Monde.