Aucune surprise, tous les esprits malins savaient que la fin de la Transition ne sera pas décrétée ni cette année encore moins l’année prochaine
Au regard du contexte d’insécurité face auquel, des efforts inlassables sont déployés, le peuple malien dans sa majorité exprimait la continuité pour parachever la guerre lancée contre la nébuleuse jihadiste. Cette continuité pouvait s’entendre dans la mesure du possible, par un nouveau mandat de 5ans. Mais le régime dans sa haute sagacité s’est octroyé, mercredi en Conseil de ministres ‘’5ans renouvelables’’. Ce qui sous-entend que la Transition se maintiendra au gouvernail au rythme et à la cadence des deux autres pays de l’AES. Une marche à trois jusqu’à….
C’est fait, c’est bon…Mais c’est trop…Pouvait-on résumer ainsi, la décision du dernier Conseil des ministres relative au nouveau mandat de 5ans renouvelable accordé au Président de la transition. Cette décision émane d’un rapport édicté par le ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Reformes politiques et du Soutien au Processus électoral. Elle est nantie par un projet de loi portant révision de la Charte de la Transition. Et soutenue, dit-on, par les recommandations des Assises Nationales de la Refondation, tenues du 27 au 30 décembre 2021. Plus précisément, celle qui invite à une refondation totale de l’Etat et surtout à la construction d’une nouvelle vision politique.
A ce sujet, le département porteur de cette décision, a renchéri que le Peuple malien, a demandé de : « Mener des réformes politiques et institutionnelles prioritaires, avant d’organiser des élections ».
Dans la foulée, qu’il y’a eu l’adoption d’une nouvelle Constitution par référendum promulguée le 22 juillet 2023 par le Président de la Transition, Chef de l’Etat.
Que malgré l’adoption d’une nouvelle Constitution, le contrôle de l’ensemble du territoire par les Forces Armées et de Sécurité, ainsi que les résultats obtenus dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, notre pays et les autres pays de l’AES sont toujours confrontés à la menace de la déstabilisation internationale et l’atteinte aux intérêts vitaux des populations.
Ainsi, édicte le communiqué de ce Conseil des ministres : « se pose à notre pays, à l’instar des autres pays de l’AES, la question cruciale de la nécessité de poursuivre la Transition pour parvenir à la pacification totale de nos Etats ».
Pour corroborer tout cela, que ce projet de loi, adopté, s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations des concertations des Forces vives de la Nation et des Maliens établis à l’extérieur pour répondre aux attentes légitimes du Peuple malien, notamment la révision de la Charte de la Transition en accordant au Chef de l’Etat, un mandat de 5 ans renouvelable à partir de 2025, à l’instar de ses pairs de la Confédération AES.
En faisant la synthèse du communiqué du Conseil des ministres qui a adopté le projet de loi octroyant cinq nouvelles années renouvelables au Président de la Transition, le Général d’Armée Assimi Goïta, deux constats se dégagent ; notre pays veut se mettre en conformité avec ses pairs de l’AES, mais également se mettre à l’abri du processus de déstabilisation ficelé par des « sponsors étrangers ». Ce qui est tout à fait normal. Cependant, dans le contexte actuel, il aurait été bienséant de se limiter à un mandat de 5ans avec l’obligation de tenir des élections crédibles pouvant amorcer un retour honorable à l’ordre constitutionnel durant l’année de la fin de ce mandat. Sans quoi, la décision d’imposer, un autre mandat renouvelable, sonne comme une imposition à l’aveuglette à l’encontre d’un peuple qui vit dans la résilience depuis 5 ans maintenant pour des raisons que tout le monde sait.
M. Diawara