Ministre de la Défense et des Anciens Combattants dans le « gouvernement Van Morrison », Mr Abdoulaye Idrissa Maïga a été nommé, le 08 avril dernier, Premier ministre, par le président de la République.
Réputé pour son intégrité morale et intellectuelle, qui lui a valu tant d’inimitiés au sein du RPM (Rassemblement Pour le Mali), le parti au pouvoir, Abdoulaye Idrissa Maïga est l’homme de confiance d’IBK. Il est l’un des rares cadres du parti qu’il consulte sur tous les sujets liés à la vie du parti ; mais aussi, celle de la nation. D’où sa nomination, en 2013, au poste de directeur de campagne par le candidat IBK. Qui a remporté la présidentielle, avec un score soviétique de 77,3 %, au second tour, contre son challenger d’alors, Mr Soumaïla Cissé, candidat de l’URD (Union pour la République et la Démocratie), aujourd’hui chef de file de l’opposition.
Une taille au-dessus de la moyenne, athlétique, calme, discret, le regard malicieux à travers ses lunettes à fine monture, sympathique, Abdoulaye Idrissa Maïga se distingue, surtout, par sa sobriété vestimentaire. Avec son éternelle barbe et sa moustache de trois jours, il porte bien ses 59 hivernages. En dépit, de ses cheveux poivre et sel.
Pour ses camarades du parti, comme pour ses anciens collègues, « c’est un cadre compétent, intègre et rigoureux », nous confie un de ses anciens collègues de Mopti, qui garde de lui un excellent souvenir. Et un autre d’ajouter, le sourire aux lèvres : « Avec lui, les choses vont bouger. Obligatoirement. Il n’admet ni la médiocrité, ni le retard au travail. Pour lui, tout ce qui doit être fait, doit être fait, bien fait et dans les règles de l’art ».
Autre qualité du tout-nouveau chef du gouvernement : son franc-parler. Il n’est pas rancunier ; mais il dit ce qu’il pense. Sans sourciller. Une qualité, qui lui vaut d’être, à la fois, craint et admiré par ses camarades.
De toute évidence, le nouveau chef du gouvernement appartient à la race des cadres maliens en voie de disparition. Il déteste la corruption, le népotisme, la magouille sur toutes ses formes ; mais aussi, le trafic d’influence. Ce qui explique sa « solitude » au sein du RPM.
Fonctionnaire de classe exceptionnelle, Abdoulaye Idrissa Maïga est né le 11 mars 1958 dans la « Cité des Askia ». A l’issue de ses études supérieures à l’Institut Polytechnique Rural de Katibougou (IPR), il décroche en 1981 son diplôme d’ingénieur des Sciences appliquées, spécialité « Elevage ». Avant d’entrer dans la fonction publique où il a, entre autres, occupé le poste de chef de l’antenne pastorale du ministère de l’Elevage et de la Pêche à Gao, sa ville natale. Puis, de 1999 à 2001, le poste de coordinateur des projets d’élevage de la région de Mopti.
De 2001 à 2003, il est chercheur-associé au ministère du Développement Rural et chargé de programmes auprès de la Cellule de Planification et de Statistique dudit ministère.
De 2003à 2008, il était chef du département « Etudes et Suivi des milieux » de l’Agence du bassin du fleuve Niger à Bamako.
Aussi, Abdoulaye Idrissa Maïga a été rapporteur de la coordination régionale des organisations et associations démocratiques de Gao. C’était entre 1991 et 1992. Mais aussi, secrétaire général-adjoint de l’association malienne des Droits de l’Homme (AMDH), président d’honneur du Centre d’études, de formation et de recherches en développement participatif « Sony Ali Ber »….
Membre-fondateur du RPM, le parti au pouvoir, dont il détient la carte n°001, Abdoulaye Idrissa Maïga n’a, contrairement, à nombre de ses camarades, jamais milité dans un autre parti politique, autre que le RPM, auquel il est resté fidèle.
Outre son diplôme d’ingénieur d’Elevage, le tout-nouveau chef du gouvernement est détenteur d’un DEA et d’un DESS en ingénierie. Il est auteur d’une trentaine de publications techniques. Et a même collaboré à la redaction de l’ouvrage collectif, intitulé : « Mali : entre doutes et espoirs ».
Musulman pratiquant, il est père de cinq enfants. Il est passionné de lecture, de cinéma et de jeu de scrabble.
Oumar Babi
Source: Le Canard Déchaîné