Suite à la multiplication des violences et de la recrudescence de l’insécurité sur tout le territoire national du Mali, notamment au centre et au nord du pays, le président de la commission de Défense nationale à l’Assemblée nationale française a vivement critiqué la présidence du Mali comme n’ayant pas la volonté d’organiser des élections.
Jean-Jacques Bridey, président de la commission de Défense nationale à l’Assemblée de France, a affirmé lundi lors d’un entretien sur la radio RFI, l’incapacité de la présidence malienne d’assurer la sécurité sur le territoire national. Le « pouvoir actuel » malien « n’est pas à la hauteur des enjeux », dit-il. Ces propos interviennent un jour après une attaque perpétrée contre Barkhane à Gao faisant quatre morts et 23 blessés du côté des civils et 4 blessés dans, es rangs des militaires français. « Je pense que le pouvoir actuel n’est pas à la hauteur des enjeux et de la gravité de la situation. Il faut ouvrir les yeux », affirme le député de la Val-de-Marne tout en poursuivant par ces mots : « Il n’y a pas assez d’actions fortes de la part du pouvoir ».
- Bridey trouve que malgré l’engagement de beaucoup de pays aux côtés du Mali afin de résoudre cette crise sécuritaire, la situation reste instable à cause de la passivité de la gouvernance actuelle. « Il y a beaucoup de pays qui sont aux côtés du Mali, de la population malienne, pour sortir de cette instabilité sécuritaire, mais il faut aussi qu’il y ait une visibilité dans la situation politique et aujourd’hui ce n’est pas le cas », a-t-il tenu à préciser, avant d’ajouter : « Nous sommes à 4 semaines d’élections présidentielles, on ne sait toujours pas si ce scrutin pourra se tenir ».
Il va plus loin en s’interrogeant sur la volonté du régime en place d’organiser l’élection présidentielle au mois de juillet : « J’ai l’impression qu’il n’y a pas une véritable volonté de tenir ces élections présidentielles de la part du pouvoir malien». Avant de terminer, le député français a exprimé son souhait de voir la situation s’améliorer au plus vite afin que l’élection puisse avoir lieu et que la stabilité devienne le quotidien du Mali. Il a espéré sur le voyage d’Emmanuel Macron en Afrique hier pour discuter de ces paramètres. « C’est très préoccupant, il faut à tout prix qu’il y ait ressaisissement. Je pense que le déplacement du président Emmanuel Macron aujourd’hui (lundi) fera passer des messages allant dans ce sens », souhaite Jean-Jacques Bridey.
Il convient de rappeler que, le vendredi dernier, un attentat a frappé le camp du G5 Sahel à Sévaré. Cette attaque a fait trois morts parmi lesquels se trouvent deux militaires maliens. Nous assistons à une recrudescence de l’insécurité au Mali, notamment des tensions intercommunautaires et des attentats terroristes contre des positions devant assurer la stabilité du Mali et rendre possible la tenue de l’élection présidentielle.
Fousseni TOGOLA
Source: Le Pays