Edgar Vaca Vinueza, ancien chef de la police d’Equateur, faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international. Il a été interpelé ce mardi à Washington, aux Etats-Unis, à la demande d’Interpol. Accusé par les autorités équatoriennes de crimes contre l’humanité commis contre des guérilleros dans les années 1980, il fait actuellement l’objet de poursuites avec treize autres officiers de l’armée et de la police.
Edgar Vaca Vinueza est poursuivi pour des cas de tortures, d’agressions sexuelles et de disparitions forcées. Ces actes qui auraient été commis contre deux membres de la guérilla urbaine AVC (Alfaro Vive ¡Carajo!). Ce mouvement d’obédience marxiste a été dissout en 1991 après la signature d’accords de paix, mais AVC, auparavant, avait été écrasé par l’armée équatorienne sous le gouvernement du président Luis Febres-Cordero, à la tête du pays entre le 10 août 1984 et le 9 août 1989 et depuis décédé.
Son nom était sur la liste rouge des personnes recherchées par Interpol
La procureure qui instruit cette affaire, Lucy Blacio, réclamait la détention provisoire d’Edgar Vaca Vinueza depuis le 3 octobre 2013. Le 30 décembre dernier, Interpol l’avait inscrit sur sa liste rouge, c’est-à-dire celle des personnes les plus recherchées.
Pour l’instant, selon la presse équatorienne, Edgar Vaca Vinueza doit faire l’objet d’une procédure d’expulsion de la part des autorités américaines. Mais si ces dernières ne donnent pas leur aval, la justice équatorienne réclamera son extradition. Cette procédure pourrait prendre des années, selon le quotidien national El Mercurio, qui cite des sources de la Cour Nationale de Justice (CNJ).
Edgar Vaca Vinueza n’est pas le seul responsable réclamé par la justice de son pays : neuf autres anciens généraux et colonels de l’armée et de la police font également l’objet de mandats d’arrêts internationaux pour ces crimes commis dans les années 80.
Un des généraux les plus expérimentés en matière de renseignements
Mais Edgar Vaca Vinueza est de loin le plus important de ces responsables. Il a débuté sa carrière dans la police en 1967 et a ensuite gravi tous les échelons, ce qui lui a permis d’obtenir le grade de général. En 1985, c’est-à-dire au moment des faits pour lesquels il est poursuivi, Edgar Vaca Vinueza était considéré comme l’un des généraux les plus expérimentés en matière de renseignement. En 2001, il avait déjà été cité dans une affaire concernant des écoutes illégales ciblant les forces armées et certains hommes politiques. En 2003, alors qu’il était à la tête de la direction générale de la police, Edgar Vaca Vinueza reçoit la plus haute distinction de son pays (la Grande Croix de l’ordre de sécurité nationale). Une distinction qui, à l’époque, avait suscité de fortes critiques de la part d’associations de défense des droits de l’Homme.