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Uemoa : Regard sur un quart de siècle d’existence

L’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) a eu 25 ans le 10 janvier dernier. Dans le cadre des activités commémoratives de cet anniversaire initiées par la Commission dans les Etats membres, une cérémonie a été organisée, vendredi dans la soirée, dans un hôtel de Bamako.

L’évènement a été présidé par le ministre de l’Intégration africaine, Me Baber Gano, représentant le Premier ministre. C’était en présence du représentant résident de la Commission de l’Uemoa, Mamadou Moustapha Barro, des membres du gouvernement, de l’ancien président de la Commission de l’Uemoa, Soumaïla Cissé. Y étaient aussi, des membres des organes de l’Union et des représentants du corps diplomatique accrédité dans notre pays. C’est sous la musique douce de l’Ensemble instrumental national que les officiels ont procédé à la coupure du gâteau d’anniversaire de l’Union. A titre de rappel, l’Uemoa a été créée le 10 janvier 1994 à Dakar, au Sénégal. Elle entend édifier, en Afrique de l’Ouest, un espace économique harmonisé et intégré, au sein duquel est garantie la libre circulation des personnes, de leurs biens, des capitaux, des services et des facteurs de productions.

Cette célébration dans notre pays a servi de cadre à Mamadou Moustapha Barro de rappeler les avancées majeures réalisées par notre pays, 3è économie de l’Union. Selon le représentant de la Commission, notre pays est très engagé dans le processus de l’intégration régionale et sous-régionale. Ainsi, au vu des résultats obtenus lors de la Revue annuelle des reformes, programmes et projets communautaires de l’Uemoa tenue en février 2019, le Mali a contribué, à côté des autres Etats membres et populations sœurs, aux progrès enregistrés dans l’Union. «Le Mali a fait un bond de 15 points de 2017 à 2018, avec un taux de mise en œuvre des reformes de 62% en 2017, qui est passé à 77% en 2018», s’est-il réjoui.
Le ministre de l’Intégration africaine, lui, s’est dit persuadé que le Mali marquera encore des points lors de la prochaine Revue. Ce, grâce à la prise en compte du principe de transposition par équivalence et à l’accélération de la cadence des reformes par les différents départements ministériels engagés dans la transposition et l’application des textes communautaires.

Parlant des programmes et projets communautaires, il a précisé que le Mali en dispose seize. Ces projets et programmes couvrent trois domaines : l’agriculture, l’élevage, la pêche, l’environnement et l’eau, l’artisanat, l’énergie, l’industrie, le tourisme, les télécommunications et Tic, l’aménagement du territoire communautaire et les transports. Leur coût global s’élève à 51,318 milliards de Fcfa, dont 43,465 milliards de Fcfa sur financement propre de la Commission de l’Uemoa.
Le reste est reparti entre : 6,225 milliards de Fcfa de la BID, 1,028 milliards de Fcfa de l’Agence française de développement (AFD) et 600 millions de contrepartie de l’Etat malien. Le taux de décaissement en 2018 est de 67%, contre 59% en 2017. Quant à celui de l’exécution physique, il est de 71% en 2018, contre 61% en 2017. En outre, l’indice global de performance des projets et programmes en 2018, qui s’est établi à 56% contre 66% en 2017, renvoie à une performance moyenne due aux retards relevés dans l’exécution de certains projets et programmes communautaires.

Le ministre Baber Gano a, par ailleurs, déploré le faible taux des échanges intra-communautaires, qui sont passés de 9,6% en 1994 à 16,1% en 2018. Cette progression lente pourrait s’expliquer, selon lui, par la structure du commerce, marquée par une homogénéité des biens et services échangés dans notre espace. S’y ajoutent les nombreux postes de contrôle sur les corridors, les prélèvements illicites, les faux frais et les longs délais pour le transport des marchandises.
L’ancien président de la Commission de l’Uemoa, Soumaïla Cissé, est revenu sur le rôle moteur de l’Union en matière de développement dans la sous-région. «Notre sous-région doit beaucoup à l’Uemoa et doit continuer à s’appuyer sur elle pour scruter l’avenir, pour être encore plus ensemble», a-t-il souligné le chef de file de l’opposition, ajoutant que sans intégration, il n’y a pas de solution.
Babba B.
COULIBALY

L’ESSOR

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