Dans l’optique de l’atteinte de l’inclusion financière (accès de tous aux services financiers) au sein de l’UEMOA, spécialistes et acteurs, réunis depuis le 24 avril au sein du groupe thématique n° 3, réfléchissent sur l’architecture technique, les protocoles et la sécurité de l’interopérabilité des services financiers numériques. Les travaux qui prendront fin le 17 mai prochain, ont été lancés, hier au siège de la BCEAO, par le directeur national de la Banque centrale pour le Mali, Konzo Traoré.
En effet, l’évolution des moyens de paiements dans l’UEMOA a été marquée par le développement, ces cinq dernières années, des services de paiement via la téléphonie mobile et des transferts rapides d’argent (STRA), avec la multiplication des acteurs, la diversification des produits et des partenariats innovants. Il urge alors de mettre en place une interopérabilité de ces moyens de paiement électroniques à l’échelle de l’Union. Cela, pour plus d’efficience et pour réduire au maximum les risques liés notamment aux mécanismes de compensation et de règlement des opérations. Il s’agira à cet effet, en organisant le présent atelier, de penser les outils techniques à la réussite du Projet interopérabilité des services financiers numériques, dont la mise en œuvre serait prévue pour juin 2020. Aussi s’agira-t-il de retranscrire, par la même occasion, les conclusions des travaux des groupes thématiques n° 1 et n° 2, tenus respectivement au Sénégal et en Côte d’Ivoire, sur les règles de fonctionnement et le modèle économique.
Pour Konzo Traoré, la vision de la Banque centrale en matière d’interopérabilité repose sur une infrastructure facilitant les échanges de «compte à compte», quel que soit le type de compte (bancaire, non bancaire) et une intégration de tous les instruments, services et canaux utilisés (cartes, téléphones mobiles, virement, Internet, DAB/GAB, TPE, distributeurs, objets connectés). Aussi, la BCEAO mise sur une mutualisation des efforts autour du GIM-UEMOA SA qui dispose déjà d’une expérience dans l’interopérabilité monétique, a insisté M. Traoré. Rappelant que ces séminaires font suite au démarrage, il y a deux ans, dudit projet, M. Traoré a indiqué que les actions menées dans ce cadre ont porté notamment sur 48 rencontres spécifiques avec des institutions ciblées dans les 8 pays de l’UEMOA, l’audit de la plateforme technique du GIM-UEMOA. Aussi, elles ont concerné la mise en place de trois groupes de travail thématiques chargés de réfléchir sur les règles opérationnelles, techniques et tarifaires qui devront régir les échanges, a-t-il souligné, ajoutant que l’atelier de lancement tenu en janvier 2019, au siège de la BCEAO, a permis de partager les meilleures pratiques en termes d’interopérabilité et de s’accorder sur les missions générales et les principes de fonctionnement des groupes thématiques.
Cheick M. TRAORé
L’Essor