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Turquie: un suspect arrêté après l’attentat visant des touristes

La police turque a arrêté mercredi une personne en lien avec l’attentat suicide attribué au groupe Etat islamique (EI) qui a, pour la première fois en Turquie, visé la veille des étrangers et le secteur-clé du tourisme en tuant à Istanbul 10 personnes.

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Trois mois après celle qui a fait 103 morts à la gare d’Ankara, cette nouvelle attaque a été perpétrée, selon les autorités, par un Syrien âgé de 28 ans, entré sur le sol turc il y a quelques jours depuis la Syrie et présenté comme un membre de l’EI.

“Une personne a été placée en détention mardi soir après cette attaque”, a annoncé mercredi devant la presse le ministre turc de l’Intérieur Efkan Ala, sans livrer de précisions sur son rôle ou son identité.

L’attaque a fait 10 morts, dont au moins huit Allemands, et 17 blessés, selon M. Ala. Onze étaient toujours hospitalisés mercredi, dont deux Alemands dans un état jugé sérieux.

“L’enquête se poursuit méticuleusement”, s’est-il borné à ajouter à l’issue d’un entretien à Istanbul avec son homologue allemand Thomas de Maizière.

Celui-ci a précisé qu’il n’existait pour l’heure “aucune indication” suggérant que l’Allemagne était spécifiquement visée par le kamikaze. “Je ne vois aucune raison de renoncer à des voyages en Turquie”, a-t-il ajouté.

Dans la foulée de l’attentat, la police turque a poursuivi mercredi ses descentes dans les milieux jihadistes, apparemment sans lien immédiat avec les événements d’Istanbul, en arrêtant mercredi neuf personnes, dont trois ressortissants russes, à Antalya (sud) et Mersin (sud), selon l’agence de presse Dogan.

Dans la seule journée de mardi, 65 partisans présumés de l’EI avaient été arrêtés à Ankara, Izmir (ouest), Kilis, Adana et Mersin (sud), ainsi qu’à Sanliurfa (sud-est).

Longtemps soupçonné de complaisance envers les rebelles radicaux syriens, le régime islamo-conservateur turc a rejoint l’été dernier la coalition internationale antijihadiste, pilonnant l’EI en Syrie. Depuis l’automne, il a multiplié les arrestations de membres présumés de l’EI, affirmant avoir déjoué plusieurs projets d’attentats.

Selon les médias turcs, l’auteur de l’attaque d’Istanbul s’appelait Nabil Faldi, né en Arabie saoudite, et était entré en Turquie le 5 janvier en tant que réfugié.

C’est grâce à ses empreintes digitales enregistrées par les services d’immigration qu’il a pu être rapidement identifié, a précisé la presse turque. Le ministre de l’Intérieur turc a souligné mercredi qu’il ne figurait sur aucune liste de suspects.

– Des roses en hommage –

Cet homme a actionné sa ceinture d’explosif mardi matin dans le c?ur historique d’Istanbul, sur l’ancien hippodrome bordant la basilique Sainte-Sophie et la Mosquée bleue, visités chaque année par des millions de touristes étrangers.

Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a rendu visite aux blessés mercredi.

Mercredi matin, la police avait levé ses cordons de sécurité et rendu la place aux touristes, ont constaté des journalistes de l’AFP. Devant une nuée de médias, quelques personnes ont rendu hommage aux victimes en déposant des roses rouges au pied de l’obélisque où l’explosion s’est produite.

Au Vatican, le pape François a invité mercredi les croyants à prier Dieu “le Miséricordieux”, un des premiers noms de Dieu dans l’islam, pour les victimes.

La Turquie est en alerte maximale depuis l’attentat qui a visé le 10 octobre une manifestation prokurde devant la gare d’Ankara, faisant 103 morts. Cette attaque, la plus meurtrière jamais perpétrée sur le sol turc, a été attribuée à l’EI.

Le pays est également secoué depuis l’été dernier par la reprise de combats meurtriers entre ses forces de sécurité et les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), après une accalmie de deux ans.

La presse indépendante turque a largement attribué mercredi l’attentat de mardi aux ambiguïtés de la politique du président Recep Tayyip Erdogan vis-à-vis des jihadistes.

“Nous sommes comme assis sur une bombe à retardement et la seule raison de cette situation est cette tolérance obsessionnelle accordée aux groupes jihadistes”, a commenté dans le journal à gros tirage Hürriyet l’éditorialiste Mehmet Yilmaz.

De nombreux analystes ont également souligné la volonté de l’EI de muscler ses attaques contre la Turquie, soulignant que le groupe n’y avait jusque-là uniquement visé que des cibles kurdes, dont les combattants sont ses principaux adversaires en Syrie.

Cet attentat vise à “attaquer la Turquie pour qu’elle abandonne ou au moins ralentisse ses opérations contre le groupe”, a estimé Soner Cagaptay, du Washington Institute.

Source: Yahoo

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