La Constituante tunisienne a approuvé jeudi un article de la future Constitution introduisant le principe de la parité hommes-femmes dans les assemblées élues.
« L’Etat œuvre à la réalisation de la parité des hommes et des femmes dans les assemblées élues », dispose le 3e paragraphe de l’article 45 adopté par 116 voix sur 188 votants de cette assemblée où les islamistes d’Ennahda disposent d’une majorité relative.
Après le vote, les élus se sont levés et ont entonné l’hymne national.
Les minutes précédant et suivant l’adoption de cette amendement à une courte majorité –109 voix étaient nécessaires pour son intégration à la Loi fondamentale– auront été houleuses, de nombreux députés criant pour prendre la parole.
L’article 45 dispose par ailleurs que « L’Etat garantit les droits acquis des femmes et travaille à les soutenir et les développer ».
Il note aussi que « L’Etat garantit l’égalité des chances entre les femmes et les hommes » et qu’il « prend les mesures nécessaires pour éliminer les violences faites aux femmes ».
Cet article a fait l’objet d’intenses négociations ces derniers jours qui ont abouti au compromis voté jeudi.
La Constituante avait déjà adopté lundi un article d’ordre général reconnaissant que « tous les citoyens et les citoyennes ont les mêmes droits et les mêmes devoirs. Ils sont égaux devant la loi sans discrimination aucune ». Cet article était cependant jugé trop vague par une partie de l’opposition et des organisations de défense des droits de l’Homme.
La Tunisie, sans consacrer l’égalité des sexes, est depuis 1956 le pays arabe accordant le plus de droits aux femmes. L’homme reste cependant privilégié, notamment concernant l’héritage.