La situation « s’améliore lentement » à Bangui, la capitale centrafricaine plongée pendant des semaines dans le chaos et la violence, a estimé jeudi le chef de l’opération française Sangaris, le général Francisco Soriano.
« La situation s’améliore, lentement, mais elle s’améliore », a déclaré le général, venu rencontrer le maire du 5e arrondissement de Bangui, le plus grand de la capitale.
Cette visite marquait le début d’une opération de communication de l’armée française, visant, en commun avec les responsables civils et les ONG, à tenter de rassurer les populations et inciter les déplacés à revenir chez eux.
« Nous produisons notre effort sécuritaire, mais nous avons décidé de mettre au point des actions dans un quartier pilote pour redonner envie aux gens de revenir vivre dans leur quartier. La sécurité, c’est bien sûr le désarmement mais c’est aussi la liberté de circulation, de déplacement. Il faut désarmer les mains, mais aussi désarmer les esprits », a poursuivi le général.
Quartier mixte de quelque 190.000 habitants, le 5e arrondissement est situé non loin de l’aéroport de Bangui où des dizaines de milliers de chrétiens se sont réfugiés depuis début décembre, lorsque les violences ont commencé à se déchaîner entre chrétiens et musulmans.
« Il faut qu’on dise tous ensemble aux gens que nous sommes à la recherche de la paix. Il faut créer un climat pour persuader les déplacés qu’ils doivent revenir chez eux, à petits pas », a estimé pour sa part le maire du 5e arrondissement, Simon Ganakamba.
La veille, il avait organisé une « cérémonie de réconciliation » entre habitants des quartiers, en présence de l’armée française, de représentants de la Misca (la force africaine) et d’humanitaires.
La capitale centrafricaine, où le calme semble revenir depuis quelques jours, présentait jeudi un visage « normal »: les taxis circulaient, le marché central était ouvert, les rues affairées.
« On sait qu’il y a encore beaucoup d’armes qui circulent, et que la situation reste très volatile, mais le retour au calme est possible. C’est comme une mayonnaise: il faut que ça prenne », a estimé un officier français.