Mercredi 31 janvier 2018, le président français, Emmanuel Macron a effectué une visite de travail et d’amitié de deux jours chez son homologue tunisien Beji Caid Essebsi. Cette visite se situe dans le cadre de sa politique pour l’environnement, l’éducation, la cohésion sociale et la sécurité. Après la Tunisie, il se rendra au Sénégal ce vendredi pour deux jours.
Depuis le départ de Zine El-Abidine Ben Ali en 2011 à travers une révolution violente contre la dictature, la Tunisie est en train de chercher sa voie. Il entre dans une phase de démocratisation, chose que M. Macron félicita énormément de la part de son homologue tunisien et de son peuple : « La réussite de la Tunisie et des valeurs qui sont les siennes (démocratiques, de liberté de conscience, d’égalité entre les hommes et les femmes) à ce moment-là de notre histoire de la Méditerranée, c’est aussi notre bataille. »
Par ailleurs, le locataire de l’Élysée n’a pas tardé à affirmer tout son soutien à ce pays qui connait depuis début janvier un regain de violence contre la montée des prix. Au cours d’une de ces manifestations, il eut un mort parmi les manifestants suite à un affrontement avec la police à Tebourba à l’ouest de Tunis, près de 900 personnes ont été faites prisonniers. Woman Rights Watch dénonça les conditions d’arrestation de ces gens, car dit-il, ils ne faisaient que dénoncer pacifiquement la gouvernance en place.
Alors, le président français se dit vouloir faire du combat que mènent présentement la Tunisie et les Tunisiens pour le développement de ce pays son combat. Un « combat commun » est nécessaire pour faire sortir la Tunisie de sa situation de crise. À ce titre, M. Macron prévoit un plan d’aide dont le montant s’élève à 1,2 milliard d’euros entre 2016-2020 qui seront suivis par 500 millions d’euros entre 2020 et 2022, et un plan d’urgence qui sera un « soutien au développement, à l’entreprise et aux initiatives de la jeunesse », car il faut reconnaitre que près de 35% de jeunes diplômés tunisiens vivent en chômage.
Outre tous ceux-ci, le locataire de l’Élysée inscrit dans son programme d’aide au développement, la construction d’une université Franco-Tunisienne pour l’Afrique et la Méditerranée (UFTAM). Cette université s’inscrit dans le cadre du maintien de la jeunesse tunisienne sur place, car, dit-il, elle doit « réussir en Tunisie ». M. Macron n’a pas oublié le secteur de la gouvernance, 100 millions d’euros sont destinés à ce secteur et 30 millions d’euros en projet de développement.
Le président français, M. Emmanuel Macron, a laissé entendre, depuis sa venue au pouvoir, tout son intérêt pour l’Afrique. Car cette partie est l’avenir du monde. À ce titre, il annonçait le 29 août à l’Élysée : « L’Afrique n’est pas seulement le continent des migrations et des crises, c’est un continent d’avenir […] que nous ne pouvons pas laisser seul face à ses défis démographiques, climatiques, politiques. » Cette bataille est ce que M. Macron tente de mettre en place lors de ces quatre jours de visite en Tunisie et au Sénégal où il se rendra aujourd’hui, vendredi, pour deux jours de travail. Ici, il sera surtout question de scolarisation des filles.
Pendant que Macron continue son déplacement à travers l’Afrique, des députés de la République en marche multiplient les débats sur la place qu’occupe la France dans la politique migratoire. Présentement, le gouvernement de la République française prépare un projet de loi dénommé « Asile et immigration » afin de permettre aux migrants d’avoir des conditions favorables de vie dans leur lieu d’accueil.
Ces aides au développement sont nécessaires, mais ce qui serait mieux encore dans ces pays démocratiques modernes où les dirigeants n’ont aucune pitié à l’égard de leur peuple ce serait d’investir les sommes à octroyer dans des projets durables.
Ce dont l’Afrique a le plus besoin aujourd’hui, c’est de l’emploi pour sa jeunesse afin d’éviter que celle-ci continue de mourir dans la méditerranée ou de se rallier aux groupes terroristes. Alors, la création d’emplois doit être encouragée. Cela serait mieux que de verser à ces dirigeants de l’argent liquide.
En outre de cet aspect, il est grand temps que les chefs d’État africain comprennent que toute aide est limitée et conditionnée. À ce titre, ce qui ne pourra pas les piéger, c’est seulement ce qu’ils réaliseront d’eux-mêmes. Alors, il ne faudrait pas trop miser sur ces aides étrangères, mais plutôt sur l’encouragement des jeunes vers l’entrepreneuriat et cela ne sera possible qu’en revoyant nos systèmes éducatifs.
Fousseni TOGOLA, journaliste-blogueur à Doniblog
Le Pays