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Tueries, avion présidentiel, équipements militaires, affaire Birama : a justice retrouve-t-elle ses valeurs d’antan ?

De l’affaire de ristourne des paysans à la disparition du journaliste Birama Touré, en passant par celle de l’avion présidentiel et d’équipements militaires et les tueries du 11,12 et 13 juillet 2020, la justice malienne commence à retrouver ses valeurs d’antan.

 

De l’espoir ? Certainement oui ! La rigueur tant souhaitée et attendue de la justice par le peuple malien est enfin en train de devenir une réalité. En effet, depuis 2018, la justice malienne est en pleine révolution prenant à bras-le-corps les dossiers cruciaux et aux enjeux multiformes. Du tribunal de la Commune III à travers le Pôle économique et financier, au tribunal de la Commune IV ou encore de la Cour Suprême, des tribunaux de grandes instances du Mali, les choses bougent. Des dossiers beaucoup plus brûlants, classés pour leur caractère parfois sensible ou polémique, ont été remués et la suite est connue de tous.

Malick et Kassogué, les déclics ?

Longtemps accusée d’être à la solde du régime en place, notamment avec le premier quinquennat du président Ibrahim Boubacar Keita, un régime de corruption par excellence, la justice malienne a commencé à sortir la tête de l’eau à partir de 2018 avec l’arrivée de Malick Coulibaly à la tête du département de la Justice et surtout avec la nomination de Mamoudou Kassogué comme procureur du Pôle économique et financier. Depuis, les juges et autres magistrats se sont saisis de leurs robes pour sévir.

D’abord, c’est le Pôle économique et financier qui s’est saisi des dossiers relatifs aux détournements du denier public. Ainsi, son procureur à l’époque, Mamoudou Kassogué, a ouvert plus de 139 dossiers pour une disparition de plus de 73 milliards entre 2013 à 2019. L’ensemble de ces dossiers imputés à la justice était donc répertorié dans un tableau intitulé : ‘’Tableau des suites judiciaires réservées aux dénonciations faites par le Vérificateur général de 2013 à nos jours (2019)’’.

Dans ce tableau, figurent des rapports de vérifications bien antérieurs à 2013. Il y en avait au total 139 dossiers bien ficelés et dont d’autres se trouvent encore sur la table du Pôle économique et financier. Il faut rappeler qu’en 2014, le Vérificateur général avait révélé la disparition de plus de 153 milliards de francs CFA et la dilapidation de plus de 28 milliards dans l’achat de l’avion présidentiel et des équipements militaires. Mais aussi du fond de stabilisation du marché de coton de l’affaire dite de ristourne des paysans où Bakary Togola, président d’alors de la Confédération des Sociétés coopératives des Producteurs de coton avait été inculqué pour une disparition de 18 milliards de francs CFA. Déjà l’ancien Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga et l’ancienne ministre de l’Economie et des Finances, Mme Bouaré Fliy Sissoko, sont en prison dans l’affaire de l’avion présidentiel et d’équipements militaires.

Une justice juste sans aucune influence politique

Actuellement, de nombreux dossiers sont en cours de traitement, notamment au niveau du Tribunal de la Commune IV du District de Bamako. Des enquêtes sont ouvertes, des présumés coupables interpellés et surtout le mandat de dépôt émis à l’encontre de Karim Keïta, dans la disparition du journaliste d’investigation Birama Touré, disparu en 2016. Au-delà de ces dossiers sur des atteintes aux droits humains, le procureur général près le Tribunal de la Commune IV, Idrissa Touré, a émis récemment un mandat de dépôt contre trois femmes maliennes pour « outrage aux mœurs ».

Ensuite, le dossier concernant la répression contre les manifestants des 10, 11, 12 et 13 juillet 2020 qui a fait quatorze morts et quarante blessés (chiffre officiel), est désormais en tête d’affiche au niveau du tribunal de Grande Instance de la Commune III du District de Bamako.

Ainsi, la semaine dernière, des grandes figures ont été entendues par le juge d’instruction. Parmi elles, il faut noter Oumar Samaké, commandant des policiers de la Force Anti-terroriste (FORSAT) qui a été placé sous mandat le 3 septembre 2021 par le procureur de la Commune III, mais aussitôt libéré sous la pression des policiers.

Voilà autant d’actions aussi fortes qui donnent de l’espoir aux Maliens même si on sait que le bout du tunnel est encore loin. Parce qu’au-delà des arrestations, les Maliens attendent de la justice la transparence et l’impartialité dans le traitement des dossiers. Donc, il s’agit de rendre une justice juste sans aucune influence politique.

Amadou Kodio

Source : Ziré

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