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Tropicale Amissa Bongo: Dan Craven, le Namibien, voit le monde à vélo

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Pour la première fois depuis la création de la Tropicale Amissa Bongo, la Namibie est invitée. Pour cette nation, c’est une grande première. Et pour cause, la Tropicale permet aux coureurs namibiens de se confronter à de très bons athlètes africains et européens. Dan Craven, cycliste atypique et attachant est le capitaine de route de cette ancienne colonie allemande. Rencontre.

De notre envoyé spécial au Gabon,

Son look est à l’image de l’homme: étonnant. Mais il ne faut surtout pas s’arrêter à cette barbe qui fait parler tout le peloton de la Tropicale. « Les gens semblent être amusés par ça et moi aussi je trouve ça très amusant », s’amuse Dan Craven. Heureusement, sa vie n’est pas qu’une histoire de poils.

« La Namibie c’est chez moi »

Agé de 31 ans, le Namibien n’est autre que le petit-fils de Danie Craven, célèbre joueur de rugby Sud-Africain, devenu Président de la fédération des Springboks. « Mon grand-père voulait que les noirs et les blancs se retrouvent ensemble sur les terrains de rugby », explique Dan Craven. Ses ancêtres sont arrivés d’Angleterre en 1840 et se sont installés en Afrique du Sud. Si ses parents ont vu le jour dans le pays de Nelson Mandela, lui est né en Namibie. Un pays que ce globe trotteur du vélo adore. « La Namibie c’est chez moi», insiste-t-il, bien qu’il y passe peu de temps.

Dan Craven est en effet  un infatigable voyageur. « J’ai fait des compétitions sur tous les continents sauf l’Amérique du Sud », se plaît-il à raconter. A l’énoncé des pays qu’il a vu, même un guide touristique aurait le vertige. Il a posé ses roues au Canada, en Chine, en Egypte, en Malaisie ou encore en Inde ; a couru pour une équipe italienne, Suisse et même anglaise.

Sa dernière équipe était basée à Baku en Azerbaïdjan. Il y est resté une année « J’aurais voulu continuer mais un virus m’a empêché d’être performant. Au moment où j’ai commencé à avoir de vrais résultats, il n’y avait plus de place pour moi », regrette le cycliste. En fin d’année, il est devenu vice-champion d’Afrique en Egypte, juste derrière l’Erythréen Tesfom Okubamariam.

Après ce séjour au Gabon, il va s’envoler pour l’Allemagne où une nouvelle formation l’attend. « Je suis très excité à  l’idée de découvrir un nouveau pays et une nouvelle culture », lance-t-il, le sourire aux lèvres, à la perspective de cette nouvelle aventure.

Une sensation de liberté

Pour Dan Craven, le vélo est une philosophie. Une matière qu’il a d’ailleurs étudié à l’université, en même temps que le politique et l’économie. « Je crois que j’ai commencé le vélo pour la sensation de liberté que cela procure. J’allais à mes cours en bicyclette et j’avais l’impression de voir le monde autrement ». Aujourd’hui, il va plus loin dans la métaphore. « Quand tu fais de la natation, tu ne vois que le bassin. Quand tu fais du vélo, tu peux voir le monde ».

Même si Dan Craven est un compétiteur, il a envie de consacrer un peu de son temps à aider ses compatriotes. C’est d’ailleurs lui qui porte l’espoir de l’équipe de Namibie sur la Tropicale Amissa Bongo (il est actuellement 13è au classement général). « J’ai un coéquipier qui vient d’un milieu pauvre. Il n’a même jamais eu l’eau courante chez lui. C’est un gars pétri de talent et c’est une fierté de l’aider. Avec le vélo, il est devenu quelqu’un (il s’agit de Raul Costa Seibeb qui a couru le Tour de l’Avenir en France l’an dernier, ndlr). Aujourd’hui, il peut s’exprimer au Gabon. Je me dis que c’est bien pour lui », se réjouit Dan Craven.

La Namibie veut imiter le Rwanda

A l’image du Rwanda il y a quelques années, la Namibie cherche à développer son cyclisme et à ouvrir ce sport aux plus défavorisés. La Fédération namibienne de cyclisme a un nouveau président qui, selon Dan Craven porte « une autre vision ». Depuis 2004, l’équipe nationale n’avait pas fait de courses à étapes.

« Être au Gabon nous donne de la force. Alors maintenant, il faut continuer à mettre de l’huile dans le moteur et avancer. » Si Dan Craven ne profite pas des paysages gabonais pendant la course, il a en revanche tout le loisir d’entendre le public chanter. Dans quelques jours, il pourra mettre ces voix et ce nouveau pays dans son album souvenir, déjà bien rempli. En attendant la suite…sur le vieux continent.

rfi

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