Traversé par deux fleuves, le Niger et le Sénégal, le Mali dispose d’un potentiel agricole inestimable. En plus de ces deux cours d’eau, une saison pluvieuse, de mai à octobre, permet également l’exercice d’une agriculture de céréales sèches. Malgré ces potentiels, le Mali reste toujours dépendant de l’importation pour subvenir aux besoins de sa population. Le marché malien est presque servi que du riz importé. À quand une véritable politique agricole sans politique politicienne pour faire du Mali le grenier de l’Afrique de l’Ouest et pourquoi pas de l’Afrique entière ?
Une politique d’aménagement
Cela est bien possible. Mais ne pourrait voir le jour sans une politique d’aménagement agricole, non pas seulement dans les zones offices du Niger et Office riz, mais partout au Mali. Les champs traditionnels familiaux jouent un rôle important dans ce processus d’aménagement des surfaces agricoles.
Lorsque l’on visite ces champs familiaux en examinant leur nature, on se rend compte qu’avec un minimum d’aménagement, on pourrait augmenter leur rendement. Mais les propriétaires de ces exploitations familiales sont généralement confrontés à d’énormes défis, dont l’absence de moyens conséquents pour mieux aménager ces surfaces. Ajouté à ce défi, la possession de surfaces non aménagées et généralement inaccessibles pendant l’hivernage. Ce défi fait voir la nécessité d’une politique d’aménagement des routes en plus de celle des surfaces agricoles.
Des préalables à prendre en compte
Ces vingt dernières années, nous avons entendu des discours sur la mécanisation de l’agriculture. Une initiative dont les jalons ont été posés par l’ex-président de la république, Amadou Toumani Touré (ATT), à travers la création de Mali Tracteurs et la distribution de quelques tracteurs aux paysans. Sous Ibrahim Boubacar (IBK) également, 1000 tracteurs ont été subventionnés et distribués aux agriculteurs. Malgré tout, la production agricole ne décolle pas. Où se situe donc le problème ?
Cette politique de mécanisation avait des préalables qu’il ne fallait pas négliger. Pour mieux exploiter un tracteur, il faut que le champ soit bien aménagé. Et ces aménagements ne peuvent être faits que par de grosses machines (bulldozers). Le prix d’un Bulldozer neuf est en moyenne 80 millions. Comment un agriculteur peut-il s’offrir cette machine.
En plus de l’aménagement des champs, il convient également de supprimer le Commissariat à la Sécurité alimentaire pour le remplacer par le Commissariat à l’aménagement des territoires agricoles. Ce commissariat sera doté de représentants régionaux disposants d’outils pour l’aménagement des territoires agricoles.
À travers la mise en œuvre de ces quelques mesures, dans cinq ans, le Mali pourrait devenir un grand exportateur de produits agricoles. Il pourrait même se positionner comme le grenier de l’Afrique de l’Ouest et plus tard celui de l’Afrique toute entière.
Source : saheltribune