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Tribune libre : IBK anticipe et justifie son échec programmé

Le fait de vouloir poursuivre l’ancien président du Mali Amadou Toumani Touré, sur des faits de dénonciations pour haute trahison n’est qu’une manœuvre politique du président IBK pour justifier son incapacité à gérer les problèmes actuels du Mali. Personne ne sait à l’heure actuelle le cap pris par le bateau Mali, aucune solution de sortie de crise de Kidal n’est clairement exprimée, à part des slogans de campagne, « le bonheur du Mali« , « l’honneur des Maliens« , « la dignité du Mali« , etc.

 Madani Tall Chevalier Ordre Nationa

En somme aucun programme pour s’attaquer aux réalités que vivent les Maliens au quotidien et aucune perspective pour l’avenir du Mali ! Alors, il faut trouver un coupable désigné pour dire à l’heure du bilan, « si je n’y suis pas arrivé, c’est parce que les autres avant moi ont mal fait ! »

 

 

Comment gérer un pays éclaté avec des idées abstraites ?

Richard Nixon, le 37e président des Etats-Unis disait que « la présidence n’est pas une école de perfectionnement, mais plutôt un prisme par lequel les capacités (qualités) deviennent éclatantes et les faiblesses paraissent éblouissantes ». Hélas ! Le président IBK semble confirmer ce constat fait par un brillant président.

 

 

Depuis la campagne présidentielle, en passant par l’investiture d’IBK, les idées vont et viennent pour essayer d’oublier la réalité tel un philosophe de la cité grecque. Le « Mali d’Abord », « le bonheur des Maliens », « l’honneur du Mali », etc. sont des idées qui foisonnent les discours, à l’intérieur comme à l’extérieur, du Mali du Président IBK sans pour autant qu’il dise comment ces idées sont transcrites dans un programme qui en fait n’existe pas !

Il n’existe aucun peuple au monde qui n’aspire au « bonheur » comme il n’existe aucun dirigeant, au sens premier du terme, qui ne veut être l’incarnation de la « fierté » de son peuple.

 

 

 

Toutes ces idées sont communes à tous les peuples du monde et elles sont très relatives d’un peuple à un autre. Elles deviennent différentes dans la mise en application des solutions proposées par des dirigeants en fonction évidemment des réalités de son pays.

Les Maliens ont besoin de savoir aujourd’hui : comment peuvent-ils manger à leur faim ? Dans quelle école leurs enfants vont-ils aller ? Comment peuvent-ils être logés à moindre frais ? Autant de questions existentielles qui doivent trouver leur réponse dans un programme clair, comme celui du PDES, applicable, mesurable et vérifiable par tout le monde pour qu’à leur du bilan, on dit : il a fait un bon travail !

 

 

Cependant, au lieu de cela, nous n’assistons qu’à des arrestations, des incriminations et des déclarations d’intentions avec le « Vieux Lion » ! Que fera-t-on après avoir arrêté tout le monde ? Que fera-t-on après le départ des Français de Kidal ? Que fera-t-on après la fin de la mission de la Minusma ? Sans être pessimiste et encore moins d’être un oiseau de mauvais augure, l’échec du magistère du « Kankélétigui » est programmé et il (le président) en est malheureusement conscient. L’échec d’IBK dans la gestion de la crise du Nord du Mali ne fait plus l’ombre d’un doute !

 

 

 

A l’heure actuelle du débat des pro et anti poursuite contre le président ATT pour haute trahison, il faudrait rappeler à l’opinion que le président IBK a été deux fois (ministre des Affaires étrangères et Premier ministre) dans des postes de responsabilité pour gérer la crise du Nord et cela avant le président ATT et naturellement avant la signature des accords d’Alger. C’est pour dire que si nous sommes arrivés aux accords d’Alger, que le président IBK a salué la pertinence d’ailleurs, c’est que le problème n’était pas résolu.

 

 

 

En effet, le gouvernement du Premier ministre IBK, à l’époque, a introduit à la demande des mouvements armés (FIAA, le FPLA, l’Arla), une loi d’amnistie pour tous les crimes commis pendant la période du conflit armé. L’Assemblée nationale, dominée par l’Adéma, qui était présidé par IBK, a voté cette loi le 7 mars 1997 sous le n°97-016 du 7 mars 1997. Donc la levée des mandats sous la responsabilité du président IBK n’est qu’une suite dans sa politique de gestion du Nord.

 

 

Hervé Bazin disait que « l’amnistie est l’expédient des gouvernements faibles » pour celui qui se dit « l’homme à poigne », je pense que cela n’est pas vraiment flatteur. En fait, vouloir traduire d’autres responsables pour une mauvaise gestion de la question du Nord du Mali, 20 ans après sa propre gestion, qui n’est pas arrivée à bout du problème, n’est qu’une acceptation flagrante de son échec.

 

 

Le président IBK semble être perdu dans sa gestion actuelle au point de ne pouvoir gérer les difficultés du moment en essayant de trouver des boucs émissaires. Il se perd également en confondant un projet de société et une panoplie d’idées abstraites. Au final, sentant l’échec à l’heure du bilan, avant l’heure, il se justifie en disant : « Je n’y arrive pas parce que c’est la faute à la communauté internationale, à ATT, à la France » et peut-être à cet autre IBK qu’il semble ne plus reconnaitre !

 

 

Amadou M. Tall

SOURCE: L’Indicateur du Renouveau

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