Chaque fois que quelqu’un accède au pouvoir dans nos pays, par les urnes ou par les armes, il prend le monopole du récit, des règles. Ainsi que de l’économie.
Son récit devient le récit national. Toute personne qui sort des lignes de son récit devient un apatride. Ses règles supplantent celles de la constitution, des lois, des codes, des principes républicains… Tout juge, fonctionnaire ou détenteur d’une bribe de pouvoir public qui ne respecte pas ses règles est exclu du système et inscrit dans la pauvreté.
Les amis et proches du prince du jour deviennent les nouveaux riches. Les nouveaux riches des anciens chefs sont ruinés et les vrais entrepreneurs sont continuellement installés dans la précarité, l’informel dans la sous-traitance.
Je vous invite à trouver des archives des Modibo Keïta, Moussa Traoré et autres…. Vous allez tellement galérer ! Et pourtant tous les jours des long-métrages leur étaient consacrés.
Je vous invite à trouver les nouveaux riches de chaque régime passé. Vous auriez besoin d’un microscope.
Prenons conscience de ce problème structurel. Commençons à lui apporter une réponse structurelle. Comment ? Que chacun à sa place s’assume, respecte les règles et les principes républicains.
Sécurisons nos vrais capitaines d’entreprise. Donnons le pouvoir à la compétence. Arrêtons de nous transformer en esclaves du prince du jour. Ce sont les règles qui nous sécurisent tous : du Président à l’enfant qui vient de naitre.
Sinon, nous ne sortirons pas de l’instabilité permanente et de la défiance généralisée.
Alioune Ifra Nd’iaye