Le retrait de la Minusma du Mali, demandé par les autorités maliennes de Transition et subséquemment agréé par le Conseil de sécurité des Nations unies dans sa résolution 2690, se poursuit. Dans ce cadre, les camps de la Minusma à Ber et à Goundam, dans la région de Tombouctou, ont été fermés et formellement transférés à l’Etat malien, portant ainsi à trois le nombre de sites que la Mission a évacués.
La base opérationnelle temporaire d’Ogossagou, dans la région de Bandiagara, avait été fermée le 4 août dernier. Une compagnie d’environ 200 militaires du Burkina Faso tenait la base de Ber tandis qu’une compagnie fournie par la Côte d’Ivoire et une unité de police constituée de 140 personnels de police du Bangladesh opéraient à Goundam.
A l’occasion de la fermeture de ces deux emprises, la Mission, à travers son bureau à Tombouctou, et le gouverneur de la région ont signé des documents portant sur l’état des sites en question, la description des infrastructures s’y trouvant et le respect par les Nations unies de leur obligation environnementale. La restitution formelle de ces deux emprises à l’Etat malien symbolise la fin de la présence de la Minusma dans les zones concernées et celle des responsabilités qui lui y étaient assignées jusqu’ici.
Le retrait de Ber, initialement prévu vers le 15 août, a dû être avancé au 13 du fait de la dégradation rapide et très marquée de la situation sur le terrain et des risques élevés que cela faisait peser sur la sécurité des casques bleus qui y étaient déployés.
Le convoi, qui a mis un peu plus de deux jours pour couvrir les 57 kilomètres séparant Ber de Tombouctou, a été la cible d’attaques à deux reprises, le 13 août. Quatre casques bleus ont été blessés. Le 16 août, les casques bleus basés à Goundam ont rallié Tombouctou sans incident.
Elément essentiel du dispositif de la Minusma dans la région de Tombouctou, la base de Goundam a été établie en 2014. Les casques bleus y déployés avaient pour tâche de contribuer à la protection des civils dans les cercles de Goundam, Diré et Niafunké, à travers des patrouilles et d’autres opérations de sécurisation, conduites en coordination avec les forces de sécurité maliennes.
Ménaka à la fin du mois
De 2014, à son départ, la Mission a mis en œuvre 85 projets à impact rapide dans les cercles de Diré, Niafunké et Goundam. La somme globale allouée à ces projets s’est élevée à 1,4 milliard de F CFA. 20 autres projets ont été réalisés dans ces cercles à travers le Fonds fiduciaire de la Minusma, pour un montant total de 2,3 milliards de F CFA. Les domaines concernés portent sur les infrastructures, les services sociaux de base, l’agriculture, la restauration de l’autorité de l’Etat ainsi que le renforcement des capacités.
La compagnie de Ber a opéré dans un contexte sécuritaire bien plus difficile, marqué par de multiples attaques terroristes tant contre la base de la Mission que contre ses convois et patrouilles. Rien qu’au cours des six premiers mois de l’année 2023, les convois de ravitaillement de la Mission ont subi six attaques dont une, perpétrée le 9 juin par le biais d’un engin explosif improvisé, a fait deux morts parmi les casques bleus burkinabés.
En outre, et en appui aux efforts de stabilisation dans la Commune de Ber, la Minusma y a financé, pour un montant cumulé d’environ 2,8 milliards F CFA, 15 projets touchant à des domaines divers.
La prochaine emprise que la Minusma quittera est celle de Ménaka, dans le Nord-est du Mali. La fermeture de cette base vers la fin de ce mois marquera la conclusion de la première phase du plan de retrait de la Minusma
Source : Minusma
Source: Mali Tribune