Charles Michel, Premier ministre belge de 2014 à 2019 et actuel président du Conseil européen, dont le mandat se terminera fin novembre, en s’inquiétant du sort de l’Europe dans un monde impitoyable, a déclaré en ces termes : «Ces dernières années, on voit bien qu’il y a un cocktail d’incidents, de crises et de guerre, ce qui est extrêmement dangereux. Je lance au nom de l’Union européenne un appel à se ressaisir».
Le parallèle avec le Sahel, où le soutien accordé aux groupes armés du Sahara occidental contre le Maroc et le même soutien apporté au Nord du Mali contre les populations civiles est établi à la tribune des Nations unies par le Maroc, lors du débat général de la 79ème session ordinaire de l’Assemblée Générale de l’Organisation des Nations Unies (Onu). Aucun pays, ni même les deux “énergumènes” algériens n’ont pu s’inscrire en faux au discours du représentant marocain, Omar Hilale. Ce qui donne du poids aux arguments développés par le Vice Premier ministre du Mali en la personne du Colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, ce 28 septembre 2024 à New York. Dans son discours, le Colonel Abdoulaye Maïga, portant la Parole du Gouvernement de la République du Mali, a insisté sur le rôle joué par l’Algérie avant que le Maroc ne mette en évidence cette réalité occultée par bon nombre de pays. Devant cette auguste assemblée, après avoir adressé les chaleureuses salutations du Chef de l’État, colonel Assimi Goïta, du gouvernement et du peuple malien, Abdoulaye Maïga a rappelé à l’organisation internationale son but premier qui est de «préserver les générations futures du fléau de la guerre qui deux fois en l’espace d’une vie humaine a infligé à l’humanité d’indicibles souffrances». Abordant le thème de cette 79ème session ordinaire – «Ne laisser personne de côté : agir ensemble pour la promotion de la paix, du développement durable et de la dignité humaine pour les générations présentes et futures» – il s’interroge si le choix du thème est un pur hasard ou l’expression logique d’une construction mentale. Mais, s’empresse-t-il d’ajouter, «force est de constater, malheureusement, que se pose, encore, avec forte acuité, la problématique de la préservation des générations : non seulement celles du futur, mais également la nôtre». Invitant l’organisation commune à « une évaluation objective, avec des recommandations réalistes de notre système collectif (…) salvatrice pour notre devenir», il reconnaît la pertinence du thème du jour qui est d’une actualité brûlante «tant il est vrai que les tensions et les guerres en cours continuent, hélas, de menacer la paix et la sécurité internationales, le développement et les droits fondamentaux des populations». Selon lui, le parallèle avec ce qui se déroule au Mali est remarquable, puisque depuis 2012 que le pays vit sa crise sécurité et multidimensionnelle, avec son lot de morts, de disparus, de blessés et victimes diverses, le Mali a eu à perdre dix ans durant plus de la moitié de son territoire, «suite à une association à la fois incestueuse et opportuniste de groupes terroristes et de groupes armés». Pour en donner les causes plus en détail, Abdoulaye Maïga est remonté à l’allégeance à Al-Qaïda du Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat, le GSPC algérien, le 11 septembre 2006, et a cité également l’agression de l’Otan contre la Libye du Colonel Kadhafi en 2011. Le nœud de la question étant identifié, il dira que «la déstabilisation de ce pays frère a aggravé les facteurs d’insécurité dans nos pays, à savoir le terrorisme, les trafics en tout genre, le blanchiment de capitaux, les conflits communautaires manipulés par les terroristes et leurs sponsors étatiques étrangers et les actions violentes d’individus isolés».
Dans ce meli-melo, le ministre Maïga tire son épingle du jeu et affirme que «les autorités maliennes, après avoir fait le constat de l’échec des forces internationales présentes sur leur territoire national, depuis 2013, ont décidé de reprendre leur destin en main. Ainsi, depuis le 07 juin 2021, après la prestation de serment de Son Excellence Le Colonel Assimi Goïta, comme Président de la Transition, Chef de l’Etat, s’est ouvert un vaste chantier d’équipement et de réorganisation des Forces de Défense et de Sécurité, associé à un projet de Refondation du Mali». Fort de ces gages, le Mali a pris son courage à deux mains pour faire le diagnostic de la crise par ses nouvelles autorités, lors d’Assises nationales de la Refondation, du 11 au 30 décembre 2021. Depuis lors un nouveau Mali en germination est en train de naître loin de cette image balafre du Mali “violenté”, “humilié”, “pillé” et “torpillé”, “abandonné en plein vol”, “poignardé dans le dos”, suite à l’insécurité et à l’état de guerre qui est imposé au pays et ses populations, solidaires de leurs forces de défense et de sécurité. Ainsi, sur fond d’une “vision réaliste de la géopolitique” du président Assimi Goïta, le ministre reprend à son propre compte cette vision et cite à ce propos un proverbe de chez nous qui dit en substance que «la succulence de la sauce des uns, dépend du pillage des bovins des autres», i.e. “ni do ka baa ma faaga do ka nan té ja”. Ainsi, explique-t-il, que «motivés par leur seul désir de prendre le destin de leurs pays en main, leurs Excellences le Capitaine Ibrahim Traoré, Président du Faso, chef de l’État du Burkina, le Colonel Assimi Goïta, Président de la Transition, chef de l’État du Mali et le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, Président du Conseil national pour la sauvegarde de la Patrie, chef de l’État du Niger, ont dans un premier temps institué l’Alliance des Etats du Sahel : une architecture de défense collective et d’assistance mutuelle dans la lutte contre le terrorisme, en signant la Charte du Liptako-Gourma, le 16 septembre 2023. Dix (10) mois plus tard, précisément, le 06 juillet 2024, les pères fondateurs de l’AES ont, souverainement, décidé de transformer ce mécanisme en une Confédération centrée sur trois axes : la Diplomatie, la Défense et le Développement, avant de parvenir à terme à une Fédération». Officiellement, et en si peu de temps, «des résultats édifiants ont pu être obtenus dans la lutte contre le terrorisme, grâce à la mutualisation des moyens de défense, des opérations militaires conjointement menées et un engagement sans faille à éradiquer le terrorisme», ajoutera-t-il.
Dans cette présence de la Confédération AES aux Nations unies, il la confirme par lettre conjointe du 19 août 2024 adressée au Conseil de Sécurité des Nations Unies pour «dénoncer le soutien des autorités ukrainiennes au terrorisme international ; condamner l’agression contre le Mali ; demander au Conseil de Sécurité de prendre des mesures appropriées contre les autorités ukrainiennes». Abdoulaye Maïga n’hésitera pas aller plus loin en donnant des gages sûrs sur le retour du Mali sur la scène internationale par son engagement pour la démocratie et l’État de droit. À ce propos, il convient de rappeler, qu’avec la Transition au Mali et les Assises nationales de la refondation, «le Peuple malien a fait le choix de mener des réformes politiques avant d’organiser les élections, en vue d’ancrer profondément une gouvernance vertueuse. La mise en œuvre des recommandations des Assises a permis d’engranger des résultats tangibles, notamment la mise en place de l’Autorité indépendante de gestion des élections (Aige) ; l’adoption de la nouvelle Constitution le 22 juillet 2023, suite à un référendum bien organisé ; le parachèvement de la réorganisation territoriale et administrative ; le renforcement de la lutte contre la corruption et la transparence de l’action publique ; la relecture du code minier plus équitable et favorisant le contenu local». En dehors de ces garanties, il rappelle que l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du processus d’Alger, dont certains groupes signataires ont ouvertement basculé dans le terrorisme et qui était devenu un prétexte pour certains États de s’ingérer dans les affaires intérieures du Mali, est délaissé au profit du Dialogue Inter-Maliens pour permettre aux Maliens «de laver leur linge sale en famille» sans aucune interférence extérieure. Faisant clairement allusion à l’Algérie, il a mis en exergue la fin de l’Accord d’Alger, le 25 janvier 2024, permettant aujourd’hui au Dialogue Inter-Maliens de déboucher sur un Avant-projet de Charte nationale élaboré à partir des recommandations remises au Chef de l’État.
Au plan sécuritaire, le ministre a insisté sur la lutte contre l’insécurité. Informant des actions offensives de nos Forces de Défense et de Sécurité qui ont emporté de nombreux succès sur le terrain de la lutte contre le terrorisme, il indique que «toutes les régions ont été reprises des mains des groupes terroristes, notamment la région de Kidal, le 14 novembre 2023, à la suite d’une opération militaire mémorable». À ce jour, informe-t-il, «les groupes terroristes ont été sérieusement affaiblis, les Forces de Défense et de Sécurité sont déployées sur l’ensemble du territoire national. En outre, les actions offensives de nos forces se poursuivent, pour démanteler les réseaux terroristes résiduels». Malgré tout, admet-il, la réponse militaire ne suffit pas à côté des résultats fort appréciables, puisque «ces groupes criminels gardent encore une certaine capacité de nuisance, dans leurs tentatives désespérées de porter atteinte à notre intégrité territoriale et de terroriser nos populations», avec, précise-t-il, avant de le déplorer du haut de la tribune de l’Assemblée Générale, «le soutien de sponsors étatiques étrangers». Selon le ministre Maïga, «après des années de dénonciation de ces acteurs étatiques qui soutiennent le Terrorisme international, les autorités ukrainiennes ont violé ouvertement et de manière inédite, la Charte des Nations Unies, ainsi que les conventions et résolutions pertinentes des Nations Unies relatives à la Prévention et à la Lutte contre le terrorisme, lorsque des Officiels de ce pays, ayant confondu la scène internationale et la scène de théâtre, ont avoué la participation active de leur pays à la lâche attaque terroriste ayant visé une patrouille des Forces de Défense et de Sécurité, du 24 au 26 juillet 2024 à Tinzawatène, dans la région de Kidal». Pour être on ne peut plus clair, et en appui à l’action militaire, le ministre renseigne que «le gouvernement du Mali s’est doté d’une stratégie globale et intégrée, ayant pour objectif la restauration de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire national. Elle comprend des mesures politiques, administratives, de développement économique et social, y compris le dialogue avec les groupes armés et la fourniture des services sociaux de base à nos populations».
Revenant sur la précédente lettre de saisine du Conseil de Sécurité des Nations Unies, en date du 15 août 2022, le ministre a fait savoir que les mêmes actes d’agression français à son encontre ainsi que leur implication dans la promotion de trois formes de terrorisme au Sahel (terrorisme armé, terrorisme économique et terrorisme médiatique) ont été exposés au Conseil de sécurité sans réponse de sa part. Face à ce mutisme, le ministre dénonce le fait que, depuis la création de l’AES, «nous avons été surpris par l’hostilité farouche avec laquelle elle a été accueillie, en particulier par certains responsables de la Cedeao aux ordres d’entités impérialistes et néocoloniales». Il fera mention de la Confédération des États du Sahel pour dire qu’elle «est ouverte à tous les investisseurs, à condition que le partenariat profite aux populations sahéliennes et à la condition de respecter la souveraineté des Etats». Cet espace d’une superficie de 2.758.000 km², avec 71 millions d’habitants, majoritairement jeunes, est «un potentiel économique exceptionnel, avec un sous-sol riche (…) dont la particularité réside en l’état d’esprit des chefs d’État, des Peuples et des Forces de Défense et de Sécurité de la Confédération forts de leur dignité et de leur honneur ; motivés plus que jamais par le sang des leurs lâchement versé ; décidés à combattre le terrorisme sous toutes ses formes et honorer la mémoire des victimes, civiles comme militaires, sahéliennes comme étrangères, de la barbarie ; déterminés à défendre l’intégrité de leur terre et assurer leur prospérité de manière pacifique, comme le stipule le préambule de la Charte du Liptako-Gourma qui fait référence à plusieurs Organisations internationales, notamment la Cedeao et des valeurs universelles» . Aussi, a-t-il lancé aux «saigneurs de la guerre» et du chaos, qu’«avec l’aide de Dieu, nous triompherons, encore et toujours, de vos œuvres funestes et diaboliques», tout en rappelant que «malgré ces péripéties, le Mali reste disposé à jouer toute sa partition dans la mise en œuvre de ses engagements nationaux et internationaux, tout en gardant un certain espoir en l’avenir». Occasion rêvée pour passer au menu central se son discours en saluant au passage «les relations de coopération exemplaire et fructueuse entre le Mali et la Russie, la Chine, la Türkiye, l’Iran et bien d’autres alliés sincères». À ce titre, même si le Mali reste ouvert à tous les partenaires qui souhaitent l’aider à relever ses multiples défis, il a tenu à édifier l’assistance que le Gouvernement du Mali reste disposé à poursuivre et à renforcer sa coopération avec l’Onu, notamment à travers les agences, fonds et programmes, avec lesquels le Mali entretient d’excellentes relations de coopération.
Par un effet de style qui lui est propre et bien reconnu, le ministre va saisir l’opportunité qui lui est offerte pour ouvrir un chapitre entier en commençant par saluer et reconnaître la sagesse M. Le Président Abdelmadjid Tebboune, Président de la République Algérienne. À son sujet, il soulignera que ce dernier reconnaissait le 29 août 2024, lors d’une tournée dans le sud algérien, que «la Libye, le Niger et le Mali sont des nations fraternelles» qu’il soutiendriez et non desservirait, parce que le Mali a prêté son territoire jadis comme base arrière aux Moudjahidines, ouvrant ainsi un front sud ; parce que l’Armée malienne a eu à participer aux affrontements armés contre le colonisateur français, en déployant des combattants maliens aux côtés des Moudjahidines sur le territoire algérien, pour défendre la liberté et la dignité des algériens ; parce que le Mali a toujours défendu la cause algérienne dans toutes les instances diplomatiques, jusqu’au recouvrement de leur indépendance. Devant de tels faits qui ont vu feu le Président Abdel Aziz Bouteflika, affectueusement surnommé «Abdelkader Mali» suite à son établissement à Gao, l’engagement des autorités maliennes est incontestable. Mais le Mali n’a pas été payé de reconnaissance. C’est ce qui apparaît en surface quand on a à l’esprit «les propos incongrus» de deux de ses collaborateurs, allant à contresens de son souhait de promouvoir des relations harmonieuses avec ses voisins, dont le Mali. Pour rappel, «le 31 juillet 2024, le Ministre algérien des Affaires Etrangères déclarait que la crise malienne n’avait pas besoin d’une «solution militaire». «C’est un conflit entre frères. La solution ne peut être que politique». Au sujet de l’accord d’Alger, il a affirmé qu’il avait été bénéfique pour le Mali et avait préservé la souveraineté et l’intégrité territoriale du Mali. S’en départir, par conséquent, aura un impact négatif sur tous les «acquis». En outre, le 26 août 2024, votre Représentant permanent auprès des Nations Unies, a déclaré : “…ce matin j’ai appris par les médias qu’un drone a effectué une frappe dans le nord du Mali tuant une vingtaine de civils, ceux qui appuient sur la manette de ce drone, n’ont de compte à rendre à personne sur ces frappes…”. Abdoulaye Maïga en conclut qu’à «l’analyse des propos du premier, nous constatons une grave ingérence dans les affaires intérieures du Mali. En effet, la nature de la solution déployée par les autorités maliennes ne concerne que les Maliens. Depuis la fin de l’Accord d’Alger le 25 janvier 2024, les Maliens n’expriment qu’un seul vœu le concernant : que son âme repose en paix ! M. Le Ministre des Affaires étrangères, l’Accord est bel et bien mort, vos incantations ne serviront pas à le ressusciter». Avant de lui donner un coup de massue en ces termes : «Vous me donnez l’occasion d’une part, de vous réitérer que nul ne peut aimer le Mali, plus que les Maliens et d’autre part, de vous rappeler que le Mali et son peuple ne seront pas des spectateurs face aux assauts et l’adversité : pour chaque mot employé de travers, nous réagirons par réciprocité, pour chaque balle tirée contre nous, nous réagirons par réciprocité. A bon entendeur, tant pis !».
À l’autre énergumène, il dira à son propos qu’en tant que «Représentant permanent algérien, en plus d’offrir «le gîte et le couvert» certainement avec de succulents plats de chekchouka et de Chorba, à des terroristes et des renégats en débandade, son rôle d’estafette désorientée ne contribue guère à la promotion des relations de bon voisinage. De ses propos, il ressort des accusations graves et infondées : d’une part, la qualification de la nature civile des victimes, à partir des médias est aventureuse et diffamatoire et, d’autre part, en affirmant que les opérateurs de drones n’ont de compte à rendre à personne, il alimente une campagne de désinformation contre le Mali, tout en soutenant l’idée que les vaillantes Forces de Défense et de Sécurité maliennes seraient incapables de piloter des drones». Un exposé d’une limpidité extrême qui démontre que «la montée en puissance des Fama n’est pas une vue de l’esprit, mais une réalité tangible qui a permis de reprendre le contrôle de l’ensemble du territoire national». Pour étayer son propos, il ajoutera quant à l’usage des drones, que «les opérateurs sont bien des Maliens qui agissent avec professionnalisme, à l’instar du reste des Forces de Défense et de Sécurité maliennes, et traitent les cibles terroristes, suivant des procédures conformes aux normes internationales». Il s’est dit outré que le Représentant permanent algérien ait rejoint «la tendance manipulatrice des droits de l’homme pour s’attaquer à l’Armée malienne», avant d’exiger au nom du Mali que ces deux “énergumènes diplomatiques” «cessent d’entrer dans l’histoire à reculons», par ignorance «de l’histoire entre les peuples frères du Mali et de l’Algérie, et de la contribution exceptionnelle du Mali à la guerre de libération algérienne», et certainement qu’ils ignorent tout de la géographie, puisqu’ils «considèrent, à tort, le Mali comme une wilaya, c’est à dire une province algérienne».
En terminant, Abdoulaye Maïga a manifesté «une pensée toute particulière» pour nos compatriotes réfugiés dans les pays voisins, qu’il remercie pour leur hospitalité et leur générosité. En assurant que le Gouvernement malien ne ménagera aucun effort pour continuer à les assister et pour créer les conditions leur permettant de rentrer dignement et en toute sécurité dans leurs localités d’origine. Pour cette lueur d’espoir, il dit que le Mali reste très attentif à la situation régionale et internationale et aux développements en cours en Afrique et dans le reste du monde. Surtout face aux multiples défis liés à la paix et à la sécurité internationales appelant une réforme de l’architecture des Nations Unies. Il a précisé que «dans la même veine, le Mali continue de plaider pour la réforme de la gouvernance mondiale politique, économique et financière afin de créer les conditions optimales et justes du développement de nos pays. Dans cette dynamique, le Mali continue de plaider pour la réforme des institutions financières internationales, comme la Banque mondiale ou le Fonds monétaire international. De même, nous saluons les modèles alternatifs et crédibles tels que les BRICS». Enfin, Abdoulaye Maïga a tenu à alerter que «dans un contexte de défis immenses pour nos États et pour nos institutions multilatérales, la paix et la sécurité internationales n’ont jamais été autant menacées depuis les deux grandes guerres, y compris par le terrorisme international et l’extrémisme violent. Dans un tel contexte, il sera difficile d’atteindre les Objectifs de développement durable à l’horizon 2030 en termes d’éducation, de santé, d’accès à l’eau potable, d’énergie et de justice». En résumé, il a été ici question qu’«en privilégiant d’«être eux-mêmes», les Maliens créent une troisième voie : ne pas devenir des prédateurs, des barbares sans foi ni loi, à la recherche des bovins d’autrui, ne pas devenir les éternelles victimes impuissantes face à la prédation. La voie médiane promue par le Mali consiste à réaliser notre développement en empruntant un chemin plus vertueux : veiller au respect de notre souveraineté tout en respectant celle des autres ; refuser l’hétéronomie tout en refusant de nous ingérer dans les affaires intérieures des autres ; être ouvert à tous les partenariats sur une base gagnant-gagnant. Aussi, il est important de relever que ces principes et valeurs, caractérisent, mutatis mutandis, les peuples frères du Burkina Faso et de la République du Niger». Le Mali est bel et bien entré dans sa phase active de réinitialisation à l’Onu. Ce qui est bon pour la suite des événements quand l’Algérie tend à être isolée sur la scène internationale par une déception générale de ses partenaires vitaux qui ne s’en cachent plus.
Khaly-Moustapha LEYE