«Tremper la plume dans les plaies» est le nouveau livre de Aminata Boré, édité par l’Harmattan Mali. La cérémonie de dédicace du recueil s’est déroulée, samedi dernier à l’hôtel Radisson Blu, sous le parrainage de la Première dame, Mme Kéïta Aminata Maïga. C’était en présence du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mme Assétou Founè Samaké Migan et de son collègue de l’Education nationale, Housseïni Amion Guindo.
Âgée de 23 ans, Aminata Boré est une étudiante en master II communication pour le développement durable et en maîtrise lettres modernes. Elle est fondatrice de l’association : «Lire Pour Exister» pour la promotion de la lecture dans notre pays. Son ouvrage est un recueil d’environ une cinquantaine de poèmes, traitant diverses thématiques : droits de la femme, droits humains, guerre, réconciliation, citoyenneté, patriotisme, jeunesse et amour.
Dans son intervention, l’auteure a rappelé sa rencontre avec l’épouse du président de la République lorsqu’elle avait 16 ans lors d’une cérémonie organisée par le forum des éducatrices africaines (FAWE). Elle avait lu son poème : «je veux vivre» qui avait séduit Mme Kéita Aminata Maïga. Pour l’encourager, la Première dame lui avait offert un ordinateur plus tard. Se penchant sur son œuvre, Aminata Boré a expliqué qu’il s’agissait de tremper la plume dans les plaies pour faire une extrapolation, faisant ressortir à travers des extraits de poèmes des réalités sociales du quotidien. Tremper la plume dans les plaies pour évoquer des sujets sur lesquels tout le monde se pose des questions et auxquels tout le monde ne trouve pas forcement une réponse. Il s’agit aussi de dénoncer ou de condamner certains faits de l’histoire en tant que Maliens et d’offrir de l’espoir à l’ensemble de la jeunesse. Elle a remercié la Première dame pour son accompagnement sans faille. Le ministre de l’Education nationale a remercié la Première dame pour sa présence qui témoigne de son attachement personnel à la promotion du livre et des auteurs au Mali. Il a aussi félicité la jeune poétesse et écrivaine pour avoir osé à cet âge tremper sa plume dans les plaies. Housseïni Amion Guindo a expliqué que le livre en question est un recueil de poème qui touche à une multitude de thématiques anciennes et actuelles.
L’écrivaine use du langage poétique comme un outil, une arme ou un laboratoire, de la poésie comme chant d’exploration du langage et qui accorde la priorité à la force des mots. Telle une poétesse engagée, a-t-il dit, avant de préciser que Aminata alerte, dénonce et critique. Elle se fait porte-parole et fait passer des messages dans ses poèmes.
Pour le ministre Guindo, l’espoir est permis lorsqu’on voit des jeunes s’intéresser à la lecture et à l’écriture et lorsque les plus hautes personnalités consacrent un peu de leur temps pour venir encourager et soutenir ces jeunes écrivains. Par ailleurs, le ministre de l’Education nationale a invité tous les écrivains et chercheurs du Mali à déposer légalement leur monographie à la bibliothèque nationale pour permettre d’établir légitimement la bibliographie courante du pays. Car, sans bibliographie exhaustive et régulière, il est extrêmement difficile de connaitre et d’acquérir la production éditoriale d’un pays. En invitant à lire l’ouvrage, Housseïni Amion Guindo a félicité Aminata Boré pour sa contribution au développement de la littérature au Mali.
Le directeur de l’Harmattan Mali, Oumar Sylla, a indiqué que sa maison est fière d’avoir édité le recueil de la jeune auteure.
Sa poésie, a-t-il commenté, va au-delà du rêve. Les thèmes abordés ne délaissent aucun sujet d’inspiration de la lutte pour l’indépendance, pour l’émancipation de la femme africaine aux élans universels du cœur et de l’âme, en passant par anecdotes et faits divers. Elle touche à tout et fait feu de tout bois, dira le responsable de l’Harmattan.
La critique littéraire, la présentation des extraits de l’œuvre et des témoignages ont été les temps forts de la cérémonie de dédicace.
Aminata Dindi SISSOKO
Essor