Une trentaine de militaires soupçonnés d’être impliqués dans la mutinerie du 30 septembre à Kati ont été arrêtés ces derniers jours. Ils sont accusés d’atteinte à la sûreté de l’Etat, de troubles à l’ordre public et d’usage illégale d’armes à feu. La gendarmerie a été chargée de mener les enquêtes pour traquer les auteurs et leurs complices. Des investigations pourraient avoir lieu dans les milieux politiques et au niveau de certaines associations ou organisations de la place. Les services de renseignement mènent aux côtés des gendarmes ces enquêtes en vue d’établir les connexions qui pourraient exister entre les protestataires de Kati et les milieux politiques et associatifs.
Quelques jours après la mutinerie du lundi dernier, les langues commencent à se délier. De sources concordantes, la question du grade de Haya Sanogo n’était qu’un prétexte pour les mutins pour associer beaucoup d’hommes de rang à leur cause. Quand les coups de feu ont commencé dans la garnison de Kati, les mutins ont, semble-t-il, envoyé des émissaires au Groupement mobile de sécurité, à la gendarmerie et à la garde nationale pour réclamer des armes et des munitions mais aussi des hommes. Dans chacun de ces corps, ils ont été renvoyés comme des malpropres. Faute d’un ralliement en masse des hommes de rang à leur cause, ils ont alors concentré toute leur force sur le quartier général de l’ex-CNRDRE.
Le déclenchement de l’opération Saniya a permis de neutraliser les protestataires à travers le désarmement et l’arrestation de plusieurs d’entre eux. Cette opération nous dit-on se poursuivra avec rigueur le temps qu’il faudra. L’enquête qui a été ouverte pour traquer les auteurs et leurs complices ira jusqu’à son terme. En plus des éléments interpellés, certains officiers sont en résidence surveillée et ils seront entendus. Les investigations seront poussées dans les milieux politiques et au niveau de certaines associations qui nous dit-on étaient sur le point d’apporter leur soutien aux mutins. Certaines sources parlent d’échanges de SMS entre les mutins et certains responsables politiques et associatifs.
Abdoulaye DIARRA
Source: L’Indépendant