Il est clair qu’une crise de confiance sévit entre les chauffeurs et conducteurs routiers et les autorités judiciaires du pays. Les soldats des transports routiers entendent manifester leur mécontentement, à travers un arrêt de travail qui consiste à immobiliser tous les véhicules gros-porteurs à l’entrée et la sortie de Bamako, ainsi qu’à l’intérieur du pays : « Nous sommes fatigués. Au Mali, les chauffeurs ne sont pas considérés, alors que tout ce qui est produits de premières nécessités est acheminé par ces hommes qui de nuit comme de jour, travaillent dans des conditions difficiles. Nous sommes ce qu’on peut appeler les soldats des transports routiers. Moi par exemple, à part l’Algérie, j’ai conduit dans toute la sous-région. Ce matin, nous avons décidé d’immobiliser les véhicules car les chauffeurs semblent ne plus avoir de droit dans notre pays. Ils sont enfermés au bon vouloir de celui qui peut le faire. Nous avons beaucoup de nos collègues qui sont actuellement enfermés à la prison centrale. Il y a parmi eux des chauffeurs de Sotrama, de taxi, de Bennes, de gros porteurs, entre autres. Et pour la plupart, sans motifs valables », a dira le contrôleur Issa Dembélé, membre du SYNACC-RLM, propos recueillis par Boury Guindo, convoyeur.
Aussi, a-t-il fait savoir, les raisons de cette arrestation sont tout simplement liées aux manquements au niveau du carburant.
Par ailleurs, soutient-il, les gros porteurs seront immobilisés jusqu’à ce que leurs camarades détenus soient libérés.
Quant à Madou Traoré, chauffeur à Niamana, il indique que, depuis le vendredi dernier, ils étaient en train de chercher des compromis pour que les 7 collègues soient libérés, mais en vain. Donc, la seule option pour eux, c’est la grève qui consiste à bloquer toutes les entrées et sorties de Bamako.
Par conséquent, les transporteurs invitent tous les propriétaires des produits dégradables à venir de toute urgence récupérer leurs marchandises, le temps que les autorités libèrent leurs collègues.
« Transporter les sacs d’oignons de Niamana jusqu’au marché de Médine, cela demande un coût. Alors que d’habitude, ces produits nous ont livrés directement sur le marché », rappelle M Traoré.
Andiè Adama DARA
Source: Bamakonews