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Transporteur en régression : « Bittar, c’est devenu zéro »

ans », immatriculé AA3185 MD, a chargé les passagers à Ségou direction Bamako le dimanche 22 décembre dernier. Il est environ 11 heures au moment où le bus décolle de la gare. Mais après une certaine distance assez importante, le bus fait demi-tour avec ses moutons.

 

Faits divers

Certains vont pourtant bêler pour demander à l’équipage ce qu’il y’a. Rien, du tout. La base nous a juste interpellés pour aller récupérer un groupe, leur répond-on. Les moutons se taisent et après le retour en arrière, pour ne ramasser que deux zigotos au passage, le bus se lance pour Bamako. C’est à 16 heures qu’il parviendra à Fana. Juste après, les ennuis recommencent : le bus ahane, toussotes et tremblotes à chaque ralentissement pour une raison ou une autre. L’embrayage répond mal, c’est le disque confie « un connaisseur », et la roue arrière droit donne des soucis. Un passager prie pour que l’irréparable ne se produise dans la forêt dangereuse du Faya.

 

 

A l’arrière du bus, des femmes devisent sur le passé prestigieux de Bittar Trans. Elles en feuillettent les plus belles et glorieuses pages. Puis, elles comparent avec le présent. La plus philosophe tire la conclusion : « Bittar est devenu zéro ». Les autres femmes approuvent. Elles ne sont pas les seules.

 

 

La tortue finira pourtant, une fois encore, par s’immobiliser dans la Faya. La roue arrière droite a un pneu en état de dégradation avancée. Comme il n’y a rien à faire, les décideurs décident de repartir en pas de caméléon. Ouf, exit de la Faya et voilà Kassela. Une fois de plus le car s’immobilise. Votre serviteur s’approche du chauffeur pour connaitre le programme: il avoue ne pas savoir en toute politesse et franchise. Un des membres de l’équipage propose d’enlever un pneu de gauche, le bus n’a pas de pneu secours, et de le mettre à droite. Mais il n’y a pas de cric pour l’opération. Ils décident d’en louer un et se mettent d’accord avec un villageois malin qui court chercher l’objet du désir.

 

 

Mais finalement, l’on regonfle la chambre à air et nous voilà reparti à pas de procession d’une mariée. C’est donc à 19 heures que l’on arrive à Niamana. Le bus ne bougera plus. Les passagers sont repartis par Sotrama avec les oreilles pleines des propos irrespectueux de certains membres de l’équipage. Dur d’être passager au Mali. D’être client tout court, le roi des cons sur lequel on marche. Hum…

Amadou Tall

 

 

Transport inter interurbain

« Diallo trans » : huit heures pour faire 110 kilomètres

Les passagers du bus N° S 6637 MD de la compagnie  « Dillo Trans » garderont longtemps en mémoire leurs mésaventure du mercredi 18 dernier avec une compagnie de transport qui met sur la route des véhicules dignes de la poubelle. Des épaves dont vétusté le dispute avec le manque de respect et de la considération envers le client, le roi des cons. Mme TRM a eu le malheur d’en faire parti. C’est à 20 heures et  au poste de Niamana, que cette petite dame, qui habite à Fana, a grimpé  dans ce bus à l’apparence solide et qui arbore deux chevaux blancs sur chaque aile. Mais une fois sorti de la ville, le bus s’immobilise. Un bidule avait sauté et l’huile se versait à gogo : une heure et demi environ d’arrêt et de bricolage, on redémarre. Et c’est pour se garer sur le bas côté après le péage et l’entrée dans la terrible forêt du Faya où personne ne s’arrêtera pour dépanner un véhicule à l’arrêt. Il fait froid, les gens ont peur et l’équipage se fout d’eux. Les questions sont sans réponses ou alors des réponses dont on se passera volontiers.

 

 

Cette fois ci, c’est l’un des pneus arrière droit qui a crevé. Il est deux heures du matin, les gens ont faim, ils ont froid et la fatigue se fait sentir. L’équipage, qui avait fait croire qu’un pneu neuf allait arriver, avait fini par intervertir deux pneus. Et voilà le bus parti à pas de tortue. Il est surchargé sur le toit, dans la soute à bagages en bas et les allées sont elles aussi surchargés à l’intérieur ; qui est également envahi par une fumée  acre pour les yeux et les narines. Les passagers suffoquent.

 

 

C’est à 04h15 que notre petite dame arrivera à Fana. Le bus l’a laissé, au lieu dit « Doila sira fara » à plus de deux de chez elle. Son calvaire n’était pas terminé.

A.Tall

 

SOURCE: Le Matin

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