Le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) après la chute du régime IBK se targue être le seul avoir la dignité d’être écouté par le Comité national pour le salut du Peuple (CNSP) pour la planification de la transition politique et civile. Une démarche de partage des butins de la victoire après la guerre qui ne s’accommode pas avec l’idéal qu’ils ont brandi lors des différentes manifestations contre IBK. Alors le combat n’était pas pour un changement, mais contre un homme, laissent-ils apparaître.
En sa qualité de l’un des acteurs principaux des tombeurs de l’ancien régime, le M5-RFP a été reçu par le Comité national pour le salut du peuple (CNSP), le mercredi dernier, à Kati. La rencontre de prise de contact s’est déroulée en présence de figures de proue dont Choguel Kokalla Maiga, Modibo Sidibé, Mme Sy Kadiatou Sow, Issa Kaou N’Djim. Au cours de quelques minutes d’échanges, les deux parties sont convenues de se retrouver pour discuter de la gestion de la transition politique et civile comme promis par la junte.
A leur sortie d’audience, le porte-parole du M5, Choguel Kokalla MAIGA, dans sa déclaration faite à la presse, n’a pas résisté à la tentation d’afficher leur intention réelle pour la transition. Ajoutant à ses prouesses la victoire d’avoir affaibli IBK et contribué à sa chute, le M5 sans équivoque résume la gestion de la transition à sa lui.
«Les deux acteurs (CNSP et M5-RFP) doivent rester vigilants. Nous devons redoubler de vigilance pour que dans la confusion, les multiples experts, les spécialistes en démocratie ne viennent avec des propositions pour brouiller le chemin qui est très clair dans nos têtes. En plus de rester non seulement vigilants, ces deux acteurs doivent se donner la main pour que cette mission réussisse. Nous devons nous tenir la main dans cette tempête pour arriver à bon port. Nous devons rester vigilants face à toute sorte de pression qui viendra faire échapper le processus aux véritables forces du changement », a déclaré Choguel Kokalla Maiga. Pour avoir été aux derrières heures contre IBK, des responsables du M5 se targuent d’avoir plus de dignité, plus de compétence que les autres Maliens à être dans la transition. Le M5-RFP se positionne comme le seul interlocuteur crédible du CNSP pour la formation et la conduite de la transition politique pour l’après IBK.
Ainsi, à travers la déclaration de Choguel Kokalla MAIGA, le M5-RFP expose ses réelles ambitions qui étaient jusque-là cachées aux milliers de personnes qui s’étaient mobilisées contre un système décrié pour exiger le départ du désormais ancien président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA. Une marée humaine se donnait rendez-vous au monument de l’indépendance à cet effet. Maintenant qu’IBK a démissionné, ces hommes politiques en mal de popularité et très décriés, qui se sont servis de l’influence de l’Imam Mahmoud DICKO pour se redorer le blason commencent à changer la note de la musique. Ils réclament leur part du butin. C’est comme après la guerre, le partage des biens. Pardon, le partage de gâteaux qu’ils reprochaient à IBK.
Si hier, le pouvoir était entre les mains d’un clan privilégié du président déchu. Aujourd’hui, le mouvement de contestation planifie le même schéma pour la gestion de la transition. Ainsi, ils nous renvoient l’image que ce n’était qu’un combat de privilèges, de conforts, d’intérêts personnel et non un combat pour le Mali kura de justice, d’équité, de développement…. Parce que le M5 ne peut pas vouloir le changement et tenter de perpétuer les mauvaises pratiques qui ont mis le pays à terre. Le Mali nouveau dont ils font rêver des milliers d’individus ne peut se réaliser en excluant d’autres parce qu’ils ont travaillé avec l’ancien régime. De même, le nouveau Mali qu’ils prônent ne peut se concrétiser dans l’exclusion. Un piège que le Comité national pour le Salut du peuple devrait éviter pour nous épargner des erreurs du passé et un autre retour à la case départ.
Par Sikou BAH
Source : INFO-MATIN