Quatre ans après le renversement du président de la transition Bah N’Daw en mai 2021, le Mali s’affirme avec une trajectoire politique audacieuse et résolument tournée vers la souveraineté nationale. Ce tournant, qualifié de « rectification de la transition », a été présenté comme une clarification des orientations politiques, visant à recentrer le processus sur les aspirations profondes du peuple malien.
Le départ forcé de Bah N’Daw s’imposait comme une nécessité face à un fossé grandissant entre les orientations du gouvernement et les attentes populaires exprimées lors des grandes mobilisations de 2020. L’opinion publique reprochait à l’équipe du président déchu une complicité malsaine avec des acteurs internationaux, notamment la CEDEAO et la France, jugés hostiles aux intérêts souverains du Mali. Assimi Goïta, colonel à l’époque, et ses pairs ont alors pris leurs responsabilités, qualifiant leur action de « rectification de la transition ».
Une fois installé au trône comme chef de l’État avec plein pouvoir, le général d’Armée Assimi Goïta a décliné une vision claire basée sur la restitution au peuple malien de sa souveraineté et de la pleine maîtrise de son destin. Cette vision s’est traduite par une série d’actes fortes, notamment le retrait des forces étrangères suspectées de double jeu, la réorientation stratégique des alliances internationales, et une priorité accordée aux intérêts du peuple.
Ensuite s’est suivi le renforcement de l’outil de défense, l’un des grands chantiers de la rectification. L’armée malienne, longtemps perçue comme impuissante, a fait l’objet d’une modernisation profonde. En avril 2023, le président de la Transition a remis plusieurs centaines d’équipements militaires aux FAMa, comprenant des véhicules blindés, des camions logistiques, et des équipements aéroterrestres.
Cette modernisation s’est accompagnée d’une intensification des opérations offensives pour la reconquête des zones hors contrôle de l’État, telles que Kidal, et certaines localités de Ber, Aguelhoc, Tessalit, Tenenkou, Sofara, Boni, Douentza, Bandiagara, Tessit, et Ansongo. Ces opérations ont permis la neutralisation de plusieurs terroristes et la récupération d’importants équipements militaires des mains des groupes armés terroristes.
Parmi les terroristes neutralisés par les FAMa, figurent, entre autres : Ali Sékou alias Diouraydi, un chef terroriste opérant dans la zone de Youwarou, neutralisé le 12 avril 2024. Ali Sékou alias Diouraydi était adjoint de Hassane alias Cheik Oumar et responsable de plusieurs exactions sur les populations, y compris la pose d’engins explosifs improvisés. Avec lui, les FAMa ont neutralisé plusieurs autres terroristes dans les environs de Laounia. Abu Ozeifa al Maghribi, alias Hugo, neutralisé le 28 avril 2024. Abu Ozeifa al Maghribi était un cadre majeur de l’État islamique au Sahel (EIS) recherché pour son implication présumée dans l’embuscade de Tongo-Tongo au Niger en 2017, qui avait coûté la vie à huit soldats, dont quatre membres des forces spéciales américaines. Les États-Unis avaient même mis sa tête à prix pour plus de 3 milliards de francs CFA. Joulaibib Al-Ansari, alias Al-Iza Ould Yahia, neutralisé le 12 octobre 2024. Joulaibib Al-Ansari était un chef terroriste impliqué dans des attaques contre les forces maliennes. L’opération a permis également la saisie d’une importante quantité de matériels de guerre et d’engins explosifs improvisés. À ces têtes d’affiche, les Forces armées maliennes ont mené une opération dans la région de Kidal contre le Front de Libération de l’Azawad (FLA), le 1er décembre 2024. À la suite de cette offensive à Tinzaouatène, plusieurs dirigeants du FLA, dont le célèbre Fahad Ag Almahmoud, ex-secrétaire général du GATIA, ont été éliminés.
À côté des neutralisés, plusieurs autres terroristes se sont rendus, bagages et armes aux Forces armées maliennes. Des succès militaires qui témoignent de la détermination des FAMa à restaurer la paix, la sécurité et l’autorité de l’État partout sur le territoire national du Mali.
Réformes politiques et institutionnelles
Le succès du général d’Armée Assimi Goïta réside également dans le vaste processus de réformes politiques et institutionnelles. En plus d’une nouvelle Constitution marquant le passage à la 4e République en juillet 2023, les plus hautes autorités de la transition, sous le leadership du général d’armée Assimi Goïta, ont su mettre en œuvre le projet de nouveau découpage et une nouvelle carte administrative pour le Mali, une Autorité Indépendante de Gestion des Élections (AIGE) pour garantir la transparence et la crédibilité des futurs scrutins, un système biométrique de l’état civil (Mali Kura Biométrie) et des réformes judiciaires pour lutter contre la corruption et l’impunité.
Récemment, les partis politiques ont été dissous afin d’établir un nouvel environnement politique assaini, plus organisé. Recommandée également par les différentes assises nationales, la rédaction de la charte pour la paix et la réconciliation au Mali est actuellement en cours de finalisation. Ce document, qui sera désormais la référence pour toute initiative sur la paix, est un impératif pour combler le vide laissé par l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger.
La dénonciation de l’Accord d’Alger, selon les autorités, avait, elle aussi, pour but de se réapproprier le processus de paix en créant un cadre de dialogue direct et franc entre Maliens, écartant tous les intermédiaires étrangers. Comme on dit : « Les linges sales se lavent en famille » ; « des solutions maliennes aux problèmes maliens ».
Malgré la montée en puissance de l’armée malienne sur le terrain, les plus hautes autorités de la transition ne ferment pas la porte au dialogue. C’est pourquoi, d’ailleurs, lors de sa visite à Kidal, la semaine dernière, le ministre de la Défense et des Anciens Combattants, le général de corps d’armée Sadio Camara, a renouvelé la main tendue de l’État aux fils encore égarés.
Le CNT et le gouvernement en tandem pour la réussite de la transition
Le Conseil National de Transition (CNT), souvent critiqué à ses débuts, a su faire preuve d’efficacité. Il a aidé l’exécutif dans plusieurs réformes structurelles. La dernière en date fut l’adoption, à l’unanimité (0 voix contre, 0 abstention), du plan d’action du gouvernement pour la période 2025-2026. Une dynamique qui témoigne de l’union sacrée des institutions de la République pour la réussite de la transition malgré les défis.
Confédération des États du Sahel (AES), fruit de la résilience face aux complots
Depuis sa mise en place, la transition a été la cible de nombreuses tentatives de déstabilisation (coups d’État déjoués, campagnes de désinformation, pressions multiformes). C’est ce qui a été, d’ailleurs, la cause de la création de l’AES et du retrait conjoint de ces trois pays membres (le Mali, le Burkina Faso et le Niger) de la CEDEAO. Ce départ des pays de l’AES de la CEDEAO marque un tournant décisif dans l’histoire de l’intégration ouest-africaine. L’embargo a certes causé des difficultés, mais il a aussi réveillé une volonté d’autonomie régionale.
Accusée d’une politique de deux poids deux mesures, la CEDEAO, par cette affaire, a perdu toute sa crédibilité. L’Alliance des États du Sahel, qui fait face, s’est constitué en alternative contre le vieux modèle CEDEAO. D’une alliance militaire au départ, l’organisation s’est rapidement affirmée en véritable force structurée, avec des opérations conjointes et une vision partagée du développement.
Avec Assimi GOITA, le Mali a adopté une diplomatie active. On se rappelle de l’intervention musclée du ministre Abdoulaye Diop devant le Conseil de sécurité de l’ONU, qui reste un marqueur fort de cette nouvelle diplomatie : le Mali n’est plus un État assisté, mais un État partenaire. Trois principes guident désormais son action : respect de la souveraineté, choix stratégiques libres et défense des intérêts vitaux.
C’est pourquoi, d’ailleurs, après plusieurs épisodes de tensions sur fond de menaces, la CEDEAO semble finalement revenue à la raison, car une première rencontre entre la CEDEAO et l’AES s’est tenue à Bamako, lors de laquelle un cadre de dialogue a été ouvert pour une coopération dans l’intérêt des deux peuples, qui sont avant tout un même peuple.
Sous le leadership du général d’Armée Assimi Goïta, l’AES aussi s’est dotée progressivement d’institutions solides, de mécanismes de défense collective, et d’un modèle de gouvernance basé sur la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace confédéral.
La Révolution populaire de soutien à la transition
Le peuple malien a toujours été au centre de cette nouvelle trajectoire. Il a soutenu sans ambiguïté les décisions majeures comme le retrait de la France, de la MINUSMA, des sanctions illégales, illégitimes et inhumaines de la CEDEAO, ainsi que de toutes autres missions jugées inefficaces. Cette révolution silencieuse a redéfini le rapport de force sur le terrain et restauré la dignité nationale. C’est pourquoi, à chaque fois que l’occasion se présente, les plus hautes autorités de la transition ne manquent pas de saluer le courage, le soutien et la résilience du peuple malien.
Un soutien indéfectible qui se poursuit d’ailleurs, puisque, lors des dernières consultations des forces vives de la Nation, il a été recommandé une prorogation du mandat du président de la transition afin de lui permettre de réunir les conditions pour un retour à la normale, c’est-à-dire, instaurer la sécurité, achever les réformes institutionnelles et organiser des élections crédibles.
Assimi rend la monnaie aux Maliens
Malgré le contexte sécuritaire tendu, le soutien du peuple demeure toujours. C’est pourquoi le président de la transition fait aussi de son mieux pour soulager la population. À travers ses fonds personnels de souveraineté, Assimi Goïta a mis en œuvre des programmes sociaux d’envergure, notamment la remise d’ambulances, la distribution de vivres, la réalisation de forages, la construction ou la réhabilitation d’écoles, l’assistance permanente aux personnes en situation de handicap, aux veuves et orphelins des militaires et paramilitaires tombés sur le champ de bataille. Ces initiatives, en plus de répondre aux besoins immédiats de la population, consolident également la paix et la stabilité au Mali.
Issa Djiguiba