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Transition au Mali : Les trois mousquetaires pressentis ? Seydou Diarra L’homme du 19 novembre 1968 : Le Général Moussa TRAORE s’en est allé en nous laissant sous le bras la gestion du Nord !

Le journal l’Indépendant n°5052 du mardi 15 septembre 2020, souligne : il est possible que dans le cadre de la mise en œuvre de la Charte de la Transition et de la feuille de route adoptées à l’issue des trois jours de travaux de la concertation nationale, et comme indiqué dans le document ayant sanctionné lesdits travaux, le Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP) est appelé à désigner le président et le Vice-président civils ou militaires pour assurer la gestion de la transition. Selon plusieurs sources, jugées crédibles, Moussa Sinko Coulibaly est pressenti à la présidence, Assimi Goïta à la Vice-présidence si la CEDEAO acceptait l’existence de ce poste et Modibo Sidibé à la Primature.

En analysant de près cette équipe, on constate que sur les trois personnalités pressenties, deux ont été formées dans des écoles françaises et ils ont été suivis dans leurs carrières respectives par la France.

En ce qui concerne le Général Moussa Sinko Coulibaly, il est écrit que :Moussa Sinko Coulibaly, né à Bamako le 14 juillet 1972, est un général et homme politique malien. Officier instructeur, il est nommé ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de l’Aménagement du Territoire après le coup d’État du 21 mars 2012. Il se rapproche ensuite du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) qui le maintien à son poste jusqu’en 2014. Il se lance dans une carrière politique indépendante à partir de décembre 2017. Son parcours militaire l’aura conduit respectivement :

  • au Prytanée militaire de Kati,
  • aux classes préparatoires de La Flècheen France de 1990 à 1992, ou il sort major de sa promotion,
  • à l’École spéciale militaire de Saint-Cyroù il est diplômé en 1995,
  • à l’École supérieure et d’application du génie(ESAG) d’Angers en 1996 avec un brevet de chef de section du Génie militaire.

De retour au pays il sera nommé instructeur permanent à l’École militaire interarmes (EMIA) de Koulikoro, d’octobre 1996 à septembre 1998, puis commandant de compagnie de la 261e compagnie et de support de 2000 à 2001.

D’autres formations suivront ce parcours classique :

  • à Accraau Ghana en 2006 pour un cours de planification opérationnelle KAIPTC en 2006,
  • à Yaoundéde 2009 à 2010, pour une formation au Collège interarmes de défense de Yaoundé,

polyglotte, le colonel Moussa Sinko Coulibaly parle couramment bambara, français, anglais et possède des connaissances en allemand et russe.

Jusqu’à sa nomination au poste de Directeur de cabinet du Président du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’État (CNRDRE), le colonel Moussa Sinko Coulibaly était directeur de l’instruction de l’École de maintien de la paix (EMP) depuis 2010. Il est ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de l’Aménagement du territoire dans le Gouvernement Cheick Modibo Diarra 2 formé le 20 août 2012. Il organise à ce titre l’élection présidentielle malienne de 2013 et joue un rôle important lors de la signature des accords de Ouagadougou. Il est nommé général de brigade le 14 août 2013 par le président Dioncounda Traoré. Initialement proche du nouveau président IBK, il n’est pas reconduit dans le Gouvernement Mara le 12 avril 2014 et retourne à la direction de l’EMP. Le 3 décembre 2017, il démissionne de l’armée et se lance en politique. En 2018, il accuse le gouvernement d’avoir trop misé sur les milices au lieu de réformer l’armée. Il dénonce également la corruption au sein de la hiérarchie militaire.

Du 20 août 2012 au 12 avril 2014, il est membre du Gouvernement Diango Cissoko I, Gouvernement Diango Cissoko II, et du Gouvernement Tatam Ly.

À défaut du Général de division Moussa Sinko Coulibaly, un autre général est cité à savoir le Général Mahamane Touré, ancien chef d’État-major des FAMA au début du mandat d’ATT. Il est plus connu sur le plan international pour avoir travaillé avec l’organisation des Nations-Unies, la CEDEAO.

À analyser de près, le Général Mahamane Touré n’est pas assez responsable pour tenir un tel poste. En effet, lorsque Moussa Mara a été à Kidal le 17 mai 2014, cela a trouvé que Mahamane Touré avait fait la ronde des lieux et il a par la suite rassuré Mara d’y aller. Des incidents graves ont été provoqués par les éléments de la CMA. C’est-à-dire la tuerie des administrateurs maliens et la débâcle des FAMA le 21 mai2014. En effet suite à l’attaque-surprise des FAMA au bout de deux heures de combat, les rebelles et la ville de Kidal ont été anéantis, avant qu’avec l’appui des forces françaises venues des bases mauritaniennes, les rebelles ne reprennent le dessus.

De cette date à aujourd’hui, ni le Président IBK, ni le Premier ministre Moussa Mara, ni le Général Mahamane Touré n’ont jamais clairement pris la responsabilité de l’envoi des FAMA à Kidal. De telles attitudes ne donnent pas confiance au peuple pour le désigner pour une autre mission stratégique. C’est cela son handicap. Un responsable doit assumer les risques liés à sa responsabilité. Tel n’a pas été le cas du Général Mahamane Touré.

Pour ce qui est du Colonel Assimi Goïta, il est né en 1983, il est militaire et homme d’État malien. Il est président du Comité national pour le salut du peuple depuis le 19 août 2020 et chef de l’État du Mali depuis le 24 août 2020, à la suite d’un coup d’État. Fils d’un officier des Forces armées maliennes, il est formé dans les académies militaires du Mali et a fréquenté notamment le Prytanée militaire de Kati et l’École militaire interarmes de Koulikoro. Il dirige les forces spéciales maliennes dans le centre du pays avec le grade de colonel. Il est ainsi confronté à l’insurrection djihadiste au Mali depuis des années.

Assimi Goïta est, avec Ismaël Wagué, Malick Diaw et Sadio Camara, un des organisateurs du coup d’État de 2020 contre le président Ibrahim Boubacar Keïta. Le 19 août 2020, il est désigné président du Comité national pour le salut du peuple. Le 24 août 2020, l’acte fondamental adopté par le CNSP fait de lui de facto le chef de l’État du Mali.il est donc en fonction depuis le 19 août 2020.

Enfin celui pressenti au poste du Premier ministre, en la personne de Modibo Sidibé est un homme d’État homme malien né à Bamako le 7 septembre 1952. Il occupe les fonctions de Premier ministre du 28 septembre 2007 au 3 avril 2011, quand Cissé Mariam Kaïdama Sidibé lui succède.

Modibo Sidibé, né le 7 septembre 1952 à Bamako, a suivi des études supérieures pendant lesquelles il a obtenu un brevet de parachutiste (1977), un brevet d’arme (1978), une maîtrise en droit public (1976, Perpignan en France), un diplôme d’études approfondies (DEA) en sciences pénales et criminologie (1979 à Aix-en-Provence en France), un DEA en théorie politique (1983 à Reims en France), un doctorat en sciences pénales et criminologie (1983 à Aix-en-Provence), un diplôme de l’École nationale de police du Mali (1977), et un certificat de droit des conflits armés (1985 à San Remo en Italie).

Fonctionnaire de police, il a également travaillé pour le ministère de la Défense. En 1991, Modibo Sidibé, directeur de cabinet du ministre délégué à la Sécurité intérieure, est nommé directeur de cabinet d’Amadou Toumani Touré, président du Comité de transition pour le salut du peuple (CTSP), après la chute du régime de Moussa Traoré.

En avril 1993, il entre au gouvernement en tant que ministre de la Santé, de la Solidarité et des Personnes âgées. Il est reconduit à ce poste dans les gouvernements successifs jusqu’au 16 septembre 1997 quand il devient ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale.

Le 9 juin 2002, après l’élection du président de la République Amadou Toumani Touré, Modibo Sidibé est nommé secrétaire général de la présidence de la République. Il occupe cette fonction jusqu’au 9 septembre 2007. Il est alors nommé Premier ministre.

L’handicap de Moussa Sinko et Modibo Sidibé c’est qu’ils ont été formés tous en France. Par conséquent ils doivent à la France, qui avec son esprit colonial exige cela. Ces deux une fois nommés, ne vont-ils pas trahir le Mali en mettant en œuvre l’accord d’Alger sans relecture ?

Siramakan  KEITA

Source: Le Carréfour
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