La bataille de capitalisation du coup de force entre le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) et le Comité national pour le salut du peuple (CNSP), fait craindre non seulement une crise de légitimité pour conduire à bon port la transition, mais également le risque d’un processus exclusif qui ouvrirait la porte à des nouvelles manifestations hostiles. Or l’urgence aujourd’hui, c’est d’aboutir à un consensus pour entamer le chantier de la transition et jeter les bases d’un retour durable à l’ordre constitutionnel. Mais, c’est un processus sinueux, qui nécessite du temps, si l’on ne veut pas répéter les erreurs du passé, pour se retrouver quelques années après dans une rupture institutionnelle, comme ce que vit le pays actuellement.
Le défi aujourd’hui, c’est surtout de convenir, avec l’ensemble des acteurs locaux, sur le contenant de la transition, plutôt que de perdre du temps et de l’énergie sur des détails de profils, de calendrier ou de conformité ou non avec un agenda extérieur.
Ainsi, les acteurs de la future transition devraient faire l’économie des ajustements cosmétiques et analyser en profondeur l’ampleur de la crise, afin d’y apporter des solutions endogènes, tenant en compte les aspirations exprimées tout au long des manifestations ayant conduit au renversement de l’ancien régime.
Un bras de fer entre les parties prenantes de ce processus risque de conduire à l’échec, comme l’ont redouté certains, si le Président IBK démissionnait, à l’absence d’une Cour constitutionnelle et d’un président de l’Assemblée nationale légitime.
En tout cas, il est impératif d’arrondir les angles et travailler à l’inclusivité de la phase transitoire pour prévenir des griefs, dont on pourrait bien se passer.
Aly BOCOUM
Source: Bamakonews