L’ancien Président IBK, le couteau à la gorge et sous la pression du M5-RFP, avait instruit le 16 juin 2020, à son Premier ministre Boubou Cissé « l’application immédiate, pleine et complète de l’article 39 », en faveur des enseignants qui en ont toujours fait la condition sine qua non pour leur retour à l’école, paralysée depuis des mois.
Cette annonce avait suscité l’espoir chez les enseignants qui avaient pris le chemin de l’école. Mais voilà, l’engagement n’a pas été honoré, pour faute de ressources financières au niveau du Trésor public. Ainsi, les syndicats des enseignants sont revenus à la charge pour dénoncer cette nouvelle volteface des autorités et entretemps, le coup d’Etat est survenu, le 18 août 2020.
Et depuis, le Mali est dirigé par les militaires regroupés au sein du Comité national pour le salut du peuple (CNSP).
L’Etat étant une continuité, les syndicats des enseignants n’ont pas tardé à soumettre leurs doléances aux nouveaux dirigeants. Lors de leurs rencontres, le CNSP, sans remettre en cause le principe, a rappelé aux enseignants que « le trésor est vide et qu’aucune application immédiate de l’article 39 de leur statut n’est possible, car nécessitant une mobilisation des ressources financières qui n’est possible que dans une situation de calme avec des institutions et organes qui fonctionnent normalement ». Pour montrer leur bonne foi, le CNSP a fait des propositions pour son application. « Ils sont prêts à prendre immédiatement le décret d’application de l’article 39 du statut particulier des enseignants ; l’alignement sur les salaires des enseignants se ferait en Novembre 2020 avec les rappels des 11 mois de l’année 2020 à compter de Janvier jusqu’à Novembre 2020 ; pour les rappels de l’année 2019 revendiqués par les enseignants, le CNSP projette de régler par tranche. La période de Janvier à Juin 2019 (6 mois) sera rappelée en Décembre 2020 et les six autres mois, couvrant la période de Juillet à Décembre 2019, en Avril 2021 », rapportent des confrères.
Ces promesses ne semblent pas convenir aux syndicats d’enseignants signataires du 15 Octobre 2016, qui tout en souhaitant consulter leurs bases, ont décidé de boycotter la reprise des classes qui était prévue pour le mardi 1er septembre 2020. Une nouvelle situation qui fait planer le spectre d’une année blanche. Car pour Mamady Diakité, « si les dirigeants actuels parviennent à nous tromper afin d’organiser les examens de fin d’année scolaire, ils diront qu’il faut attendre le gouvernement de transition ; ensuite le gouvernement de transition dira à son tour qu’il faut attendre un président démocratiquement élu pour résoudre notre affaire. Une chose est claire et certaine : sans l’application de l’article 39, pas d’école au Mali ». Une première patate chaude entre les mains du CNSP.
Seydou K. KONE
Source: Bamakonews