L’ancien président intérimaire de l’Adema Pasj et non moins Ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, Ibrahima N’Diaye, bientôt septuagénaire, vient de rejoindre le parti de la poignée de mains. Une adhésion qui intervient alors que l’ancien maire du district de Bamako était en « quarantaine politique »
Il aura été l’un des maires les plus médiatisés de la mairie du District de Bamako. Pas parce qu’il a été le plus compétent, mais surtout pour ses frasques. Il s’en est bien enrichi et n’a plus cherché à s’incruster. Pour le consoler, ATT le nomme à la tête de l’Agence nationale pour l’emploi avant de lui confier le portefeuille de Ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle (2007-2009). Candidat à la candidature de l’Adema à la présidentielle avortée de 2012, il n’en était pas moins proche de la tendance qui voulait imposer l’ancien Contrôleur général de police et Premier Ministre, Modibo Sidibé comme candidat de l’Adema avec un certain Zoumana Mory Coulibaly. Dioncounda Traoré devenu Président de la République après le coup d’Etat du 22 mars 2012, Iba était certain d’être le candidat naturel du parti africain pour la solidarité et la justice (Pasj). C’était sans compter avec le choix de la majorité qui lui préfère Dramane Dembélé pour la présidentielle de 2013. Le parti de l’abeille se trouvait dans le Fdr, avec d’autres anciens collaborateurs du régime déchu dont l’Urd, le Pdes, etc.
Il est alors nommé par son parti comme coordinateur de campagne dans la région de Kayes, dont il est originaire, mais où il n’a aucun poids politique. Il n’hésitera pas aussi à torpiller la campagne de Dra.
Au lendemain du premier tour de la présidentielle de 2013, Iba N’Diaye était de la tendance de l’Adema qui voulait rester fidèle aux engagements du parti, contre les lignes idéologiques de celui-ci. L’Adema, faut-il le rappeler, est le plus important parti politique malien membre de l’internationale socialiste avec le parti au pouvoir, à savoir le Rpm. Cette tendance demandera de voter pour l’Urd, alors que le candidat du parti, Dramane Dembélé, invite ses militants à élire le candidat du Rpm. Depuis, c’est le clash à l’intérieur de la ruche. Qui verra d’abord la démission d’Iba N’Diaye de « toutes les instances de l’Adema » alors qu’il était encore le président intérimaire du parti depuis la nomination de Dioncounda comme chef de l’Etat de la transition. Il multiplie les sorties médiatiques, critiquant souvent virulemment le choix de son parti de s’aligner derrière ceux qu’il considère comme étant les véritables tombeurs du régime qui l’a fabriqué. Qui lui a tout donné ! Il finira par craquer et donc par rejoindre l’Urd de Soumaila Cissé, dont il est désormais un des vice-présidents et où il se sentira plus à l’aise pour critiquer IBK et son régime pour lesquels il nourrit une haine viscérale.
Quel impact aura le départ de Iba N’Diaye sur l’Adema ?
Aucun ! Iba N’Diaye a déjà dépassé la soixantaine et, il n’a pas de fief électoral. Ni à Bamako où il avait été maire, ni à Kayes dont il est originaire, l’ancien Ministre de l’emploi ne peut drainer des foules pour qui que ce soit ! Il n’est donc pas une adhésion de taille pour l’Union pour la république et la démocratie. Elle a et aura toujours cet effet d’annonce. Un coup médiatique dont lui-même ne sera que la victime consciente. Il n’a aucune crédibilité auprès des Maliens, y compris au sein de son nouveau parti. Où, il lui faudra convaincre les militants de sa sincérité. Son adhésion n’y fait pas du surtout l’unanimité. Le départ d’Iba pour l’Urd n’aura d’impact sérieux sur l’Adema que quand Sy Kadiatou Sow, sa compagne de lutte à l’Adema, l’aura rejoint dans cette aventure. De toutes les façons, Iba N’Diaye sait qu’il n’a pas d’avenir, mais que de souvenirs à partager avec les « jeunes » de l’Urd. Il est donc bien parti pour se faire oublier de la scène politique. Car à l’Urd, le président n’est pas aussi taciturne que le Pr Dioncounda Traoré pour laisser un adhérent de la 25è heure papoter en son nom…. Wait and see !
Amadou Salif Guindo