Annoncée comme une volonté présidentielle, sa relance aurait coûté aux contribuables maliens au moins 16 milliards FCFA. C’est ainsi qu’après un arrêt d’au moins cinq bonnes années, la locomotive CC2207 de la SOPAFER-Mali, repeinte pour la circonstance, a miraculeusement recommencé à siffler, le 9 juin 2023.
Et les autorités de la Transition allaient réussir là où leurs prédécesseurs avaient échoué, à satisfaction de nombreux riverains du chemin de fer. Seulement voilà : il se posait aussitôt la question de savoir pour combien longtemps une vieille locomotive allait tenir. La lune de miel n’aura duré que 6 mois avant l’espoir des usagers et riverains ne se brise à nouveau, en Novembre 2023, à la suite d’un certain accident dans les environs de Mahina. Depuis cette date, le seul et unique train de la République reste sur cal et, avec lui, la promesse des autorités de transition de redonner le sourire aux populations de la Première Région presque coupée du reste du Mali par une route impraticable. En tout cas, les promesses et attentes illusoires semblent rattrapées par la réalité, à un point tel qu’on se retient de plus en plus d’en parler officiellement.
En depuis la disparition soudaine du train, ni le département ni la direction de la SOPAFER n’ont jugé opportun d’informer les maliens sur son devenir. Le symbole de la souveraineté très chère aux autorités est visiblement relégué aux calendes, au grand dam des cheminots et de populations désabusées.
Avec un lendemain aussi incertain, les interrogations commencent à fuser sur la destination des énormes moyens consentis pour la reprise du trafic ferroviaire, soit plus d’une dizaine de milliards environ. D’aucuns se demandent par exemple s’ils n’avaient pas été ravalés en bétail électoral comme en 2018, la reprise étant intervenue à moins d’un mois de la consultation référendaire de 2023. Et comme par hasard, la région de Kayes n’avait manqué ce rendez-vous, quoique le taux de participation était en deçà des attentes.
Amidou Keita