Le ministère de la Santé et du Développement social souhaite recevoir toutes les dénonciations, de préférence avec des noms, des heures et des structures identifiées sur tout manquement du personnel sanitaire. Cette annonce de la ministre de la Santé a été faite jeudi 29 mai lors d’une rencontre avec des médecins. Le médecin-colonel Assa Badiallo Touré n’écarte pas de sanctions en cas de manquement avéré.
Les citoyens de Bamako et de l’intérieur du pays soutiennent cette décision du ministère de la Santé et du Développement social. Néanmoins, certains expriment leur pessimisme face aux signalements des manquements du personnel sanitaire.
« Cette décision du ministre est vraiment la bienvenue. Parce que des plaintes suivies de sanctions feront changer des comportements. Mais malheureusement, des patients hésiteront à dénoncer d’éventuels fautifs. » C’est l’avis d’une dame. « L’application de cette décision fera vraiment du bien aux patients et aux structures de santé. Plein de gens préféreront ces structures au détriment des cliniques », estime un citoyen. Pour une ménagère, « l’État doit tout faire pour en finir avec ces genres de comportements ».
Une accusation réfutée par des professionnels
Le syndicat des médecins du Mali (SYMEMA) affirme que le devoir du médecin comprend un bon accueil des patients et un travail du matin jusqu’à la fin des heures réglementaires. Boubakar Niaré, secrétaire général par intérim du syndicat, précise que cela doit se faire dans un cadre de sécurité et de protection.
« Il faudra comprendre que le médecin fait son travail dans des conditions très difficiles », affirme M. Niaré. « Quelqu’un qui est dans de telles situations, est-ce que vous pouvez lui demander une redevabilité ? », s’interroge le secrétaire général par intérim du syndicat, qui rétorque en ces termes : « Nous dirons non. » « Un médecin malien peut faire le travail de 10 médecins dans certaines situations. Les médecins sont souvent épuisés », indique la même personne. Pour lui, « il va de soi qu’il y a des jours où vraiment les situations seront délétères pour le médecin ».
Par ailleurs, le SYMEMA a exprimé son inquiétude face aux images d’attaques contre des médecins dans l’exercice de leurs fonctions. Le syndicat a rappelé que les dispositions réglementaires peuvent aller d’un dépôt de plainte devant les juridictions compétentes à une cessation de travail si nécessaire.