Né en 1965 dans une famille de griots et reconnu dans toute l’Afrique de l’Ouest pour être le roi de la kora, Toumani Diabaté est le maitre incontesté de cet instrument. Scolarisé à l’école française, il apprendra la kora dès l’âge de 5 ans jusqu’à 13 ans en écoutant la musique familiale, celle du Rail Band ou des Ambassadeurs du Motel, mais aussi celle de grands noms de la musique occidentale comme Otis Redding, Elvis Presley ou James Brown… Il participe à la Biennale du Mali avec l’Ensemble de Koulikoro, qui remporte le prix du meilleur orchestre traditionnel. Il rejoint alors l’Ensemble instrumental national du Mali. Il est, à nos jours, considéré comme l’un des plus grands joueurs de kora.
Héritier d’une profonde tradition griotique, Toumani Diabaté, s’est fait tout au long de sa carrière, le défenseur de l’ouverture de la kora au reste du monde. Dès lors, Il devient l’ambassadeur international de cet instrument, et est le premier à donner un concert de kora, car, son objectif était de faire ressortir toutes les qualités de la kora et prouver que la musique africaine ne se résume pas à la « world music ».
En 1978, Toumani Diabaté participe pour la première fois à la biennale artistique et culturelle du Mali pour la région de Koulikoro et est classé deuxième, lors des deux éditions suivantes. En 1980 et 1982, il participe au concours pour le District de Bamako et décide de se consacrer totalement à la musique. Il s’envole pour la première fois, pour l’Europe en 1984 avec l’Ensemble Djoliba percussions. Débute alors une frénésie de concerts, tournées. De retour à Bamako, il est élève-professeur à l’Institut National des Arts de Bamako (INA), où, il apprend le solfège et se sert de cette expérience pour universaliser le jeu de la kora. En 1987, il reste six mois et demi en Angleterre, participe au festival trimestriel Real World, rencontre Youssouf N’Dour, Peter Gabriel et enregistre « Kaïra », un premier album entièrement instrumental.
Toumani prend d’un pas assuré le chemin de la « sono mondiale ». En 2005, il connaît également une consécration internationale pour son duo avec Ali Farka Touré, sur l’album « In the heart of the Moon ». Cette alliance inédite entre la kora, instrument mandingue par excellence et le jeu de guitare d’Ali Farka Touré vaut aux deux artistes un Grammy Award dans la catégorie World Music en 2006. Le 4 octobre 2007, l’artiste est nommé ambassadeur de l’ONUSIDA. Deux mois plus tard, le 30 novembre, il reçoit le Tamani de la Meilleure musique d’inspiration traditionnelle, lors de la cinquième édition des Tamani d’Or.Il est l’auteur de plusieurs album dont : en 1987 : Kaira, 1988 : Songhai, 1995 : Djélika, 1999 : Kulanjan, 2002 : Jarabi, 2003 : Mali Cool, 2005 : In the heart of the moon, 2006 : Boulevard de l’Indépendance (World Circuit), 2008 : The Mandé variations, 2010 : Ali et Toumani, avec feu, Ali Farka Touré.
Rokya Berthé
Source: Le 26 Mars