Le  bac à traversée de la localité de Didi, dans la région de Tombouctou, à l’arrêt depuis fin 2014, a été remis en service le 17 juillet dernier.

Ce fut l’occasion pour les populations locales d’exprimer toute leur joie de pouvoir se mouvoir à leur guise. La cérémonie qui a marqué le redémarrage effectif du service a été présidée par le directeur de cabinet du gouverneur, Bakary Hamady Traoré, en présence du chef de bureau de la MINUSMA à Tombouctou, des préfets de Tombouctou et de Gourma Rharous, du maire de la commune de Ber, Habou Ould Hamady, et du chef de village, Fida Ag Mohamed.

Oumar Ag Ittaha, un notable de la zone, a estimé que le redémarrage du bac est un signal fort qui marque le début de l’application de l’Accord pour la paix et la réconciliation. S’exprimant au nom des populations des 3 communes bénéficiaires (Ber, Hamza coma et Séréré), il a indiqué que la remise en service du bac est une victoire sur les ennemis de la paix et sur les détracteurs de la cohésion sociale.

Quant au représentant local de la CMA, Sidi Ahmed Ould Sidi Salem, il a adressé ses remerciements aux dirigeants régionaux des FAMAS et ainsi qu’aux dirigeants locaux de la CMA pour la remise en marche du bac mais aussi pour la mise à disposition de 1000 litres de carburant. Il a particulièrement loué  le gouverneur pour les efforts déployés, le chef de bureau de la MINUSMA à Tombouctou pour avoir assuré la logistique ayant permis le transport des officiels. Un hommage a été aussi rendu aux FAMAS qui ont pris la sécurité de la cérémonie en déployant des hommes et des hélicoptères. Une motion a été prononcée à l’endroit de  la force Barkhane, du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC), des mouvements politiques et armés de la CMA et de la Plateforme pour leur accompagnement et leurs soutiens sans faille.

Riccardo Maia, le chef de bureau de la MINUSMA à Tombouctou, a affirmé que « les populations peuvent désormais jouir d’un des dividendes de la paix, c’est-à-dire être libres de leur mouvement, voyager en toute sécurité». Il a ensuite salué le retour dans la localité des autorités administratives de la région, du cercle et des FAMAS. La présence de ces autorités est un autre signal de la confiance et du retour de l’administration dans ces zones, a-t-il dit.

Après avoir fait observer une minute de silence à la mémoire du chef de village de Ber, disparu il y a quelques mois, le directeur de cabinet du gouverneur s’est étendu sur le rôle du bac dans le désenclavement des communes concernées avant d’ajouter que sa mise en service est un signe annonciateur de la paix, de la cohésion sociale et de la cohabitation. Le bac permettra également de donner plus de mobilité au MOC qui entamera bientôt ses activités.

Avant la mise en place des autorités intérimaires, il est convenu que la traversée sera gratuite Dans un partage de rôle, les FAMAS et la Plateforme vont s’occuper de la sécurisation de la rive droite, c’est-à-dire le Gourma, pendant que la CMA assurera veillera sur la sécurité dans la zone de la rive gauche, dite le Haoussa.

Rappelons que l’immobilisation de ce bac est intervenue en fin 2014 à un moment où les bandits armés harcelaient les usagers de la route Tombouctou-Douentza. L’insécurité avait atteint des proportions alarmantes. Les bandits enlevaient des véhicules ou perpétraient des braquages avant de s’enfuir en traversant le fleuve par le bac. C’est pourquoi, les autorités militaires ont décidé de poster des hommes sur la rive droite afin de couper la retraite aux malfaiteurs. En réaction, des éléments des groupes armés ont tiré le bas hors de l’eau et l’ont mis hors service.

La reprise est provenue de la CMA qui a été appuyée dans son initiative par les FAMAS et le MOC. Il faut rappeler que le bac à Didi sert aux voyageurs, transporteurs et aux commerçants qui se rendent à Rharous, Gossi, Boni, Burkina Faso et même en Algérie, en Mauritanie, à Tombouctou ou à Ber.

Moulaye SAYAH

AMAP-TOMBOUCTOU

Source : L’ Essor