Gilbert Bawara, ministre togolais de la Fonction publique, du Travail et du dialogue social, a relevé 4 enseignants de leur fonction, ce mardi 19 avril 2022, portant à 150 le nombre total des enseignants sanctionnés par le gouvernement depuis le début d’une série de grève des enseignants à la mi-mars.
D’après l’arrêté signé par Gilbert Bawara, ces agents en service au ministère des Enseignements primaire, secondaire, technique et de l’artisanat ont commis des fautes graves et sont mis à la disposition de l’administration générale. Autrement dit, ils ne sont plus autorisés à enseigner au Togo. Du moins dans la fonction publique. L’officiel togolais reproche à ces enseignants des « agissements et des comportements répétitifs incompatibles avec les aptitudes et exigences attachées au métier d’enseignant ». Cette nouvelle sanction contre les grévistes tombe, alors que depuis ce même jour, les enseignants à l’appel du SET, Syndicat des Enseignants du Togo, ont entamé une nouvelle grève de trois jours. Cependant, Cinq points de revendications sont jusque-là alignés mais rejetés par le gouvernement qui ne reconnaît pas le syndicat. Selon l’Agence Anadolu, Le SET réclame, en effet, « une prime mensuelle de logement de 50 000 Fcfa (environ 100 dollars) pour tout enseignant sans distinction en conformité avec la réforme de l’enseignement de 1975, et une prime annuelle d’éloignement d’au moins 300 francs CFA/km (0,6 dollar environ) ». Par ailleurs, Il exige également l’intégration dans la fonction publique des enseignants volontaires exerçant ou ayant exercé dans un établissement public pendant 3 ans au moins et disposant de qualification professionnelle requise, et une allocation de mutation d’au moins 100 000 francs CFA (soit 200 dollars) pour l’interrégional et 60 000 francs CFA (soit 120 dollars) pour l’intrarégional. Interrogé mardi par la presse, un membre du conseil du syndicat des enseignants du Togo affirmait que les sanctions du gouvernement ne leur faisaient ni chaud ni froid. Et qu’ils iront jusqu’au bout de leurs revendications. « Si nous aussi on nous arrête, demain d’autres vont encore prendre le relais jusqu’à ce que nos revendications soient satisfaites. D’ailleurs, au lieu de nous décourager, ces sanctions nous réconfortent. Nous sommes plus heureux. Pour nous, cela veut tout simplement dire que ce que nous réclamons est juste et que nous touchons là où ça fait mal», avait indiqué Apevi Victor, conseiller du conseil syndical de SET. Au premier jour de la grève, mardi, il a affirmé que le mouvement a eu un succès à 80 %. Par ailleurs, Cette nouvelle grève prend fin le jeudi 21 avril 2022. Rappelons que, 146 enseignants ont également été précédemment reversés dans la fonction publique pour les mêmes fautes.
Mariam Guindo
Source: LE PAYS