Ouvert le mardi, 19 avril à la Direction générale de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (DGESRS) sise sur la colline de Badalabougou, le séminaire consacré à la problématique de l’employabilité des détenteurs de la licence malienne s’achève ce jour, 21 avril 2022. Après avoir réuni, trois (3) jours durant une cinquantaine de professionnels, la rencontre d’échanges et de réflexions sur l’épineuse question se solde, ce jeudi, par des pistes de solution qui vont être proposées aux acteurs du monde.
En plus d’avoir enregistré la participation d’éminents spécialistes de la question, la cérémonie d’ouverture a été marquée par la présence du Pr. Amadou Keita, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Il s’était fait accompagner par Mme Sidibé Dédéou Ousmane, ministre de l’Education nationale et de Bakary Doumbia, celui de l’Entreprenariat national, de l’Emploi et de la Formation professionnelle. L’ouverture du séminaire a également nécessité la présence du directeur du travail et du dialogue social, Fassoum Coulibaly, représentant du ministre du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social. Selon les organisateurs, l’objectif principal du séminaire consiste à déterminer des stratégies pour l’employabilité des détenteurs de la licence au Mali. Aussi, ajoute-t-on, il s’agissait de faire l’état des lieux sur la situation des diplômés ce, depuis l’instauration effective du système LMD ; de créer des pistes de relecture des textes régissant l’accès à la fonction publique de l’Etat et des Collectivités, pour la prise en charge de ces diplômés de licence ; de créer des passerelles entre ces derniers et les secteurs productifs ; de déterminer les conditions de collaboration avec les secteurs en charge de l’éducation et de la formation professionnelle… Placée sous son auspice, cette ouverture a permis au ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique d’attester que la promesse, prise dans le cadre du système LMD, « tarde à porter ses fruits pour le premier niveau du grade de la licence ».En effet, qu’il s’agisse de la fonction publique ou du secteur privé formel, le taux d’insertion des de ces diplômés « laisse à désirer », selon le Pr. Amadou Keita. Et les raisons de cela varient. « Il nous faut faire de cet espace du séminaire le lieu pour en dresser clairement la liste, afin d’y apporter les réponses adéquates », ajoute le ministre Keita. Dans ce discours d’ouverture, le ministre annonce que chacun des ministères associés à ce séminaire travaille, pour sa part, afin de prendre en charge l’insertion des diplômés des institutions d’enseignement supérieur du Mali. Entouré par ses collègues et les experts conviés à cette occasion, le ministre professeur confiera que « la meilleure utilisation des ressources humaines du pays viendra de ce travail collégial ».Le Pr. Amadou Keita estime que toutes les politiques « de notre pays se fondent sur un capital humain dense bien formé et conscient des enjeux évolutifs de notre monde pour envisager le vrai développement, celui qui favorise l’épanouissement collectif et individuel ».Aux séminaristes, il soutient qu’il leur appartient de réfléchir et de proposer des pistes de solution en rapport avec le système LMD malien ; voire avec la politique d’insertion des diplômés ciblés ; les filières ou encore la problématique de l’auto-emploi. Pour sa part, le ministre de l’Entreprenariat national, de l’Emploi et de la Formation professionnelle évoquera à la salle que le continent africain et singulièrement le Mali est, depuis plusieurs décennies, touché par le chômage des jeunes et particulièrement les diplômés de la licence. Le ministre Bakary Doumbia ajoute que le taux combiné du sous-emploi et du chômage de la population active ayant le niveau d’instruction supérieure était, en 2020, estimé à 32,1% contre une moyenne de 14, 3%. Courant la même année, indique-t-il en citant l’étude réalisée par l’ONEF, 30% des diplômés en licence de la promotion 2015-2018 ont passé en moyenne les 21 premiers mois de leur vie active en chômage. Ces données prouvent à suffisance combien ces diplômés restent confrontés à de difficultés, a-t-il souligné. Abordant dans le même sens, la ministre Dédéou Ousmane se dit persuadée que « le sujet est tellement captivant, vaste et préoccupant qu’on ne sait même pas par où commencer ». En toute franchise, Mme Sidibé dira que ce problème « leur tient à cœur ».Vu les défis et les attentes des nouvelles autorités sur la problématique, elle dit escompter sur les pertinentes recommandations et pistes de solution qui sortiront de ce séminaire.
Mamadou Diarra
Source: LE PAYS