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Tiken Jah Facoly s’adresse au FPI

L’artiste de reggae Ivoirien, Tiken Jah Facoly installé depuis quelques années au Mali, à l’occasion de la sortie en juin de son prochain album « Dernier appel », a accordé une interview au quotidien Malien le Patriote dans laquelle il s’est particulièrement adressé au FPI, parti de l’ancien président Ivoirien Laurent Gbagbo.Voici un extrait de l’interview :

 

Tiken Jah Facoly chanteur reggae man

 

Le Patriote : Le FPI demande la libération de Gbagbo comme préalable pour aller à la paix et à la réconciliation. Comprenez-vous cette exigence-là?

Tiken Jah Facoly : D’abord, Gbagbo n’est pas entre les mains de la justice ivoirienne. Il est à la disposition de la justice internationale. C’est cette justice internationale qui avait prévenu Gbagbo lorsqu’il a confisqué le pouvoir. Tout le monde se souvient qu’à l’époque, la justice internationale lui avait demandé de laisser tomber le pouvoir. Ce n’est pas une affaire ivoiro-ivoirienne. C’est une affaire internationale. Ils ont le droit de réclamer la libération de Gbagbo. C’est leur plein droit. On ne peut pas les empêcher de le faire. Ce que je peux leur donner comme conseils, c’est que plus la Côte d’Ivoire sera apaisée, plus les Ivoiriens seront tranquillisés, plus la Côte d’Ivoire ira dans une situation positive, plus cela aura des retombées sur la situation de Gbagbo. Si Hamed Bakayoko, Guillaume Soro et autres avaient refusé d’entrer au gouvernement, prétextant que Ouattara n’est pas candidat, ils ne se seraient pas rapprochés de Gbagbo à l’époque. Ils n’auraient pas discuté avec lui. La stratégie du FPI n’est pas la bonne. Ils pensent peut-être qu’ils sont dans le vrai, nous sommes en démocratie, nous sommes dans un pays libre, chacun a sa manière de mener son combat. Moi, je ne crois pas forcément à leur stratégie. Je la respecte, c’est une manière de mener un combat. Gandhi a mené son combat d’une manière, Nelson Mandela a mené le sien d’une autre façon. Chacun a sa manière de mener son combat. S’ils pensent que c’est la meilleure manière pour eux, je ne peux que respecter leur démarche. Même si je ne crois pas en cela. En politique, il faut être stratège. A l’époque, j’avais souhaité qu’ils aillent aux élections législatives. Ils ne l’ont pas fait, ils ne sont pas non plus allés aux Municipales.

LP : Vous leur conseillez donc de rentrer au gouvernement ?

TJF : Si ceux qui sont aujourd’hui au pouvoir ont accepté de rentrer dans le gouvernement de Gbagbo, de discuter avec lui, je ne vois pas aujourd’hui pourquoi le FPI ne ferait pas la même démarche. Peut-être que cette stratégie sera payante. Je trouve dommage de rester dans son coin, de faire la politique de la chaise vide. Cela n’a jamais payé. Il n’y a qu’eux qui peuvent analyser leur situation et mener leur combat à leur manière. Moi, je ne crois pas à la politique de la chaise vide. S’éloigner de ceux qui prennent les décisions n’est pas payant. On a eu des exemples en Côte d’Ivoire. Il faut aller ensemble, montrer son amour pour la Côte d’Ivoire, discuter avec les décideurs, jouer la carte de l’apaisement. Je pense que c’est comme cela qu’on peut avoir gain de cause.

LP : Que répondez-vous à ceux qui disent que sans Gbagbo, il n’y a pas de réconciliation ?

TJF : Il y a un pays qui s’appelle la Côte d’Ivoire qui va exister sans Gbagbo, Ouattara ou Bédié. Nous sommes dans la dernière phase. En 2030, on ne parlera plus de Gbagbo ni de Bédié encore moins de Ouattara. La Côte d’Ivoire continuera ans eux. Dire que sans telle ou telle personne, il n’y a pas de réconciliation ou pas de Côte d’Ivoire, moi, je n’y crois pas. D’autres personnes peuvent y croire. Je respecterai leur position. Dire que sans une personne, le pays n’avancera pas, c’est une erreur. Je pense que certains hommes politiques en ont fait l’expérience en Côte d’Ivoire, donc cela devrait servir d’exemples à d’autres personnes. C’est comme ça qu’on avance. Tout ce que je souhaite, c’est la paix pour mon pays, la stabilité pour mon pays. Le pays ne peut pas être aujourd’hui bloqué pour Ouattara ou pour Bédié ou encore pour Gbagbo ou pour Soro. La Côte d’Ivoire est au-dessus de tous ceux-là. Maintenant, s’il y a des gens qui pensent que la Côte d’Ivoire doit être accrochée à une personne, c’est une stratégie à laquelle je ne crois pas.

source : patriote

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