La capitale malienne, Bamako, a accueilli du jeudi 28 au vendredi 29 novembre 2019, la Conférence ministérielle sur « L’accès aux ressources naturelles et conflits entre les communautés ». Cette cérémonie qui a réuni quatorze pays de l’Union africaine au Mali était présidée par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Tiébilé Dramé. Cette rencontre est une initiative de l’Union africaine (UA).
Après deux jours de discussion sur les causes, les conséquences et les solutions des conflits locaux dans le continent africain, les participants à la Conférence ministérielle sur « L’accès aux ressources naturelles et conflits entre les communautés » se sont mis d’accord sur quelques mesures contenues dans un document dénommé « Déclaration de Bamako ».
La complexification de l’accès aux ressources naturelles, le rapport entre le changement climatique, la paix et la sécurité sont entre autres des causes retenues dans cette Déclaration comme étant à la base de la quasi-totalité des violences communautaires en Afrique.
Ces conflits ne sont pas sans effets négatifs sur la sécurité des populations locales. Cette Déclaration prévoit des mesures pour atténuer ces effets négatifs sur les populations affectées.
Elle constitue un appel à une mobilisation régionale, continentale et internationale afin de mettre fin à ces situations conflictuelles sur le continent. Elle invite à une complémentarité des actions pour une réponse appropriée à ces violences.
Pour réussir à bouter hors du continent africain les violences communautaires, cet appel de Bamako suggère la mise en œuvre de certains textes juridiques tels que l’Acte constitutif de l’Union africaine, le Protocole relatif à la Création du Conseil de la Paix et de Sécurité de l’UA, la Convention de l’OUA sur la prévention et la lutte contre le terrorisme, la Politique africaine commune à la défense et à la sécurité, le Cadre d’orientation sur la réforme du secteur de la sécurité, le Pacte africain de non-agression et de défense commune, la Convention de l’Union africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption, la Convention de l’UA sur la coopération transfrontalière, la Cadre stratégique de l’UA pour le pastoralisme en Afrique, la Déclaration de Malabo pour une croissance accélérée de l’agriculture et une transformation pour une prospérité partagée des moyens d’existence améliorée, la Convention africaine sur la conservation de la nature et des ressources naturelles, etc.
La Déclaration de Bamako demande de mettre en œuvre des mesures appropriées pour mieux gérer les conflits locaux, de faire face aux effets du changement climatique, de promouvoir une solution africaine dans la gestion des conflits, de ,réinstaurer la confiance entre l’État et les populations, etc., afin de parvenir à un continent apaisé et sécurisé.
Smaïl Shergui, commissaire pour la paix et la sécurité de l’UA, a précisé dans son allocution à l’occasion de la clôture de cette Conférence qu’au cours de cette rencontre, il a été question de violences locales liées aux ressources naturelles. Faisant référence à la Déclaration de Bamako, il a rassuré que des mesures concrètes ont été prises pour mettre fin aux violences communautaires en Afrique. Les efforts de médiation au niveau national et international ont également été évoqués par M. Shergui dans son intervention.
À ses dires, le but de cette rencontre était de détecter les causes profondes de ces conflits afin que les populations se joignent aux autorités pour lutter contre ces violences, juguler leurs conséquences pour instaurer une solidarité et une cohésion nationale. La Déclaration sera adoptée à Luanda le 5 décembre, a-t-il précisé. L’objectif est de faire taire les armes sur le continent, a-t-il conclu ses propos.
Pour sa part, Tiébilé Dramé, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, a souligné que cette initiative est venue de l’Union africaine. Durant deux jours, les participants ont pu se mettre d’accord sur une Déclaration dénommée « Déclaration de Bamako » qui est l’appel de Bamako à tous les pays pour stabiliser et sécuriser le continent africain, a-t-il indiqué. Le document devrait être remis au Président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Kéita, le même jour par M. Shergui. « Si on arrive à mettre fin aux conflits locaux, nos pays se stabiliseront », a-t-il expliqué.
Le ministre a invité à une dédiabolisation de la MINUSMA et a un devoir de mémoire sur les contextes de la venue des forces étrangères au Mali. M. Dramé a rappelé plusieurs faits historiques faisant état de la contribution du Mali à la stabilisation d’autres pays dans le passé. Il a invité à l’union sacrée, car rien ne peut fonctionner sans un pays stable. « Pour se livrer à des guerres politiques, il faut que le pays existe», a rappelé le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale.
TOGOLA
Source : LE PAYS