En Thaïlande, cela fait maintenant deux mois que les opposants au gouvernement, parmi lesquels les anciennes « chemises jaunes », sont dans la rue pour obtenir le départ de la Première ministre Yingluck Shinawatra. Jusqu’ici, les violences ont été contenues. Mais ce matin, un ancien leader des « chemises rouges », qui sont aujourd’hui au pouvoir, a été blessé par balles, quelques heures à peine après la proclamation de l’état d’urgence par le gouvernement.
Kwanchaï Praipana était devant sa maison, dans le nord-est du pays, en train de lire le journal, quand des individus non identifiés lui ont tiré dessus depuis un pick-up, le blessant grièvement à la jambe et à l’épaule.
Selon le Bangkok Post, la police aurait retrouvé pas moins de trente douilles de fusil d’assaut M16 près de chez lui ; la police qui estime qu’il pourrait s’agir d’un « crime politiquement motivé ». De fait, ce présentateur d’une radio locale est un des dirigeants des « chemises rouges », et l’un des principaux meneurs des manifestations de 2010. Et ceux qui l’ont attaqué essaient peut-être de « provoquer » des heurts entre les « chemises rouges » et les forces anti-gouvernementales.
Car depuis le début des manifestations, la violence a été contenue, à de rares exceptions près – vendredi et dimanche dernier des manifestants ont essuyé des tirs et des grenades ont explosé, faisant un mort et plusieurs dizaines de blessés, mais la situation n’a pas dégénéré.
Et si le gouvernement a décrété l’état d’urgence il y a quelques heures, il a promis de ne pas recourir à la violence. Depuis le début de la crise, il a d’ailleurs demandé à ses partisans, les « chemises rouges », de ne pas manifester et d’éviter toute provocation. Mais si ces « chemises rouges » sont ciblées chez elles, cela pourrait évidemment changer la donne.
rfi