«Que nos soldats risquent leur vie pour la protection des Français n’est en soi pas scandaleux. C’est leur raison d’être. Ce qui l’est dans cette affaire, c’est que le sens de leur sacrifice n’est plus discernable», souligne ce général, qui s’indigne de ce que ces derniers «ont peut-être été tués par ceux-là mêmes que Macron a consenti à libérer pour récupérer Sophie Pétronin il y a peu». «Que fait-on encore là-bas ? Chaque fois qu’un de nos soldats tombe on ne peut s’empêcher de se poser la question. Peut-on apercevoir la lumière au bout du tunnel quand on ne connaît même pas le but de guerre ?» s’interroge-t-il, en dénonçant une «prise de position politique» du chef d’état-major de l’armée française qu’«on n’attend pas d’un soldat».
«Le chef d’état-major des armées dit chercher la sécurité en France pour les 30 ans à venir. Pour l’instant, la seule perspective, c’est un enlisement de 30 ans qui ne protégera in fine rien du tout», prédit le général qui pense, par ailleurs, que les moyens engagés par la France au Sahel «sont dérisoires» et «ne nous permettent pas d’envisager, à nous seuls, une issue heureuse».
La libération de 200 terroristes au Mali a suscité une vague d’indignation dans plusieurs pays de la région, notamment en Algérie où il s’est avéré que des terroristes neutralisés par les services de sécurité algériens faisaient partie de ce groupe dont la France a troqué leur remise en liberté contre celle d’une de ses ressortissantes. Une grosse somme d’argent a été retrouvée dans un maquis par l’armée algérienne provenant des rançons payées par le gouvernement français aux groupes armés. Une attitude dénoncée avec vigueur par Alger, mais qui continue d’être adoptée par le pouvoir français pour glaner des voix dans une logique purement politicienne.
En France même, des voix s’élèvent désormais pour s’opposer à ces pratiques qui empêchent une véritable lutte contre le terrorisme islamiste, pendant que leurs auteurs affirment hypocritement qu’ils s’échinent à éradiquer l’extrémisme violent.
M. K.