« … Bamako n’est pas sécurisé, il manque de rigueur dans l’application de l’état d’urgence et les mesures de sécurité sont prises à la légère… »
Pour faire face à la menace terroriste qui plane sur le pays, une fois de plus l’état d’urgence vient d’été prorogé de huit mois au Mali.
Les différentes attaques perpétrées dans la capitale malienne et la présence d’un drapeau djihadiste sur un hôtel à Bamako, la semaine dernière, prouvent à suffisance l’infiltration de la ville.
En effet dans notre capitale, la sécurité des personnes et des biens reste à désirer. Après les nombreux attentats terroristes, l’instauration à plusieurs reprises de l’état d’urgence, à Bamako la sécurité n’est pas à la hauteur du danger qui nous harcèle. Les forces négatives, c’est à dire les terroristes, peuvent frapper même les sites les plus sensibles sans grande difficulté ni complication.
L’état d’urgence est sensé être une mesure exceptionnelle permettant d’accroitre l’efficacité de nos forces de sécurité et marquer leur présence de jour comme de nuit à l’image de ce que nous voyons ailleurs, notamment en France avec le système d’alerte vigipirate. Vigipirate permet aux forces de sécurité françaises de sécuriser et protéger pratiquement tous les sites sensibles entre autres missions. Il n’est pas rare de voir la police, la gendarmerie et les forces de défense circuler à Paris ou partout en France, cette présence constante sert comme mesure de dissuasion et sécurisation des espaces publics, sites sensibles, permet également de rassurer la population civile.
Lors de ma dernière visite au pays, je me suis amusé à observer et évaluer le niveau de sécurité à Bamako. Lamentablement, en dépit de l’état d’urgence, Bamako est très vulnérable, particulièrement les espaces publics, les bâtiments de l’administration…Point besoin d’indexer les sites, mais force est de constater le manque de rigueur dans les contrôles effectués. Au niveau de certains lieux très sensibles, seuls les véhicules y accédant sont contrôlés mais ni le contenu encore moins l’identité des occupants. Pire encore, il est déplorable de ne voir que le personnel de sécurité privée, non armé, sensé sécurisé certaines résidences officielles de hauts cadres de l’Etat! Il n’est pas rare non plus de voir ceux qui ont la charge de la protection distraits à manipuler les téléphones cellulaires ou à faire du thé…
Oublie-t-on les contextes de la situation actuelle? Ne sait ton pas que l’ennemi est invisible, le danger imminent et asymétrique? Devant combien de nos commissariats de police et postes de gendarmerie des hommes armés montent ils la garde?
Disons nous la vérité Bamako n’est pas sécurisé, il manque de rigueur dans l’application de l’état d’urgence et les mesures de sécurité sont prises à la légère. Bamako est infiltré, ceci n’est pas nouveau, les autorités compétentes doivent redoubler d’effort pour assurer notre sécurité, rien ne doit être pris à la légère ou avec négligence. État d’urgence ou pas, certaines mesures de sécurité doivent faire partie du quotidien des maliens et le premier rôle revient à l’Etat.
O.D. Spécialiste Terrorisme.
baronmali24@gmail.com