Au Sahel, les terroristes ont sensiblement joué la même partition qu’au Levant: instauration d’un califat, instrumentalisation de la religion, idéologie, crimes sauvages, terreur, manipulation des communautés et propagande. C’est pourquoi, au même titre que l’Irak juge actuellement ses djihadistes, tous ceux qui prennent ou ont pris part à l’entreprise terroriste au Nord Mali devront rendre compte de leurs actes : tous, c’est à dire y compris ceux qui n’étaient pas impliqués directement dans des actes terroristes mais en ont été les complices.
Au Levant, la dernière poche du territoire conquis par les djihadistes ayant été enfin réduite, le funeste projet d’instauration d’un califat par l’Etat Islamique est anéanti. Et l’heure de rendre des comptes devant la justice a sonné pour ceux qui ont pris part à cette sanglante épopée, qui n’était autre que du pur terrorisme.
Je ne peux m’empêcher de faire le parallèle entre la situation actuelle au Levant et celle que nous connaissons au Nord Mali, au Centre et dans les pays limitrophes : au Levant, chaque jour qui passe voit des terroristes et leurs complices passer devant les tribunaux, et être lourdement condamnés pour leurs crimes. Et si chez nous aussi, l’enjeu est d’anéantir définitivement la tentative de prise de contrôle d’un vaste territoire sur lequel des fanatiques ont voulu instaurer un califat par le crime et la terreur, tous les activistes ressortis vivants de leur morbide dessein au Sahel seront jugés pour terrorisme. Il n’y aura pas de faux-semblants car la religion ou l’idéologie ne sont que des recours perfides pour instrumentaliser les populations ou les Etats. C’est bien d’activité criminelle en bande organisée dont il s’agit et c’est ainsi que seront qualifiés les actes de ces prétendus djihadistes, lorsqu’ils passeront devant les Tribunaux.
A ce titre, il est important de préciser dès maintenant un point : nous l’avons dit, le peu de djihadistes qui auront échappés à la neutralisation seront capturés et jugés pour crimes. Mais tout individu qui s’est contenté de faciliter l’entreprise terroriste en cachant un djihadiste, en l’aidant à dissimuler des armes ou des explosifs, tout individu qui ravitaille ou renseigne les terroristes doit savoir qu’il sera considéré comme un complice et sera lui-aussi passible de lourdes condamnations. Il en est de même de ceux qui pratiquent un double-langage ou prêtent leur drapeau pour camoufler les actes macabres de l’entreprise terroriste. Il en est enfin de même pour ceux qui détiennent des informations sur les terroristes et ne les livrent pas : tous ceux-là auront contribué à des crimes dont ils ne sont rien d’autre que des complices et tous, sans exception, seront jugés pour cela.
Il en est ainsi au Sahel, aucun de ceux qui auront contribué de près ou de loin au terrorisme ne doivent attendre d’indulgence : chacun sera bientôt capturé par les Forces Anti-Terroristes puis condamné à la hauteur de ses actes. J’en appelle à la plus extrême sévérité pour le cas de ces sinistres personnages qui pratiquent les jeux de dupes : non seulement ils sont complices de crimes contre les populations, mais ils entretiennent lâchement un flou, pensant ainsi se ménager une porte de sortie. Eux non-plus n’échapperont pas à la justice et seront condamnés avec la plus extrême sévérité, au même titre que les terroristes.
Alors, terroristes, complices, complaisants : au moment de passer devant la justice, vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas.
Ibrahim Keïta
Malijet